La crise irakienne domine la Conférence des pays Non-alignés. De sévères critiques, à l'adresse des Occidentaux, émaillent les débats. On leur reproche leur parti-pris en matière de droits de l'Homme à travers la lutte contre le terrorisme. La crise irakienne domine la Conférence des pays Non-alignés. De sévères critiques, à l'adresse des Occidentaux, émaillent les débats. On leur reproche leur parti-pris en matière de droits de l'Homme à travers la lutte contre le terrorisme. Alors que chez eux, le racisme et la xénophobie s'accentuent, on veut faire la leçon aux autres. Certains, comme le Premier ministre italien, Berloscuni, allant jusqu'à prôner la supériorité raciale et civilisationnelle du monde occidental sur le reste de la planète. C'est bien pourquoi, on ne peut réduire les ambitions des Etats-Unis en Irak au seul contrôle des réserves pétrolières de ce pays. Il s'agit bel et bien de remodeler l'ensemble du Moyen-Orient à l'image du modèle occidental, ce qui pose problème bien évidemment. L'Amérique de George Bush maintient le cap du conflit armé. Il semble d'ailleurs que cette option a été arrêtée bien avant les tristes événements du 11 septembre. Dès son élection, l'actuel président américain, qui s'est entouré de l'Administration la plus droitière de l'histoire des Etats-Unis, avait décidé d'en découdre avec Saddam Hussein et son régime. C'est un choix qui a été arrêté indépendamment de l'hypothétique menace que présenterait l'Irak pour ses voisins. L'option retenue dans le cas irakien s'inscrit dans un contexte beaucoup plus large. Aux Etats-Unis, on s'est engagé dans une guerre internationale pour imposer un modèle et des choix de société, au même titre que la Guerre froide, quand le capitalisme combattait, victorieusement en fin de compte, le communisme. Il est donc réducteur de croire naïvement que la Seconde guerre du Golfe est motivée par les seuls éléments économiques, comme l'a été la première. Il s'agissait alors de libérer le Koweït, grand producteur de pétrole. Dans le contexte actuel, il y a une dimension existentielle. Depuis la chute du Mur de Berlin et la fin du communisme, la quasi-totalité de l'humanité a changé en accomplissant des avancées certaines vers plus de démocratie, de liberté et d'Etat de droit. Sauf le Proche et Moyen-Orient. Imposer, même de l'extérieur, un régime démocratique en Irak pourrait contaminer toute la région. Bien sûr, les choses ne sont pas aussi simples. Ni en Irak, ni chez ses voisins qui sont très indigents en matière de droits de l'Homme. N'empêche, inoculer le virus de la démocratie au Moyen-Orient est déjà une bonne chose. Même si on ne pourra jamais imposer une démocratisation de l'extérieur.