Le développement d'une réelle compétitivité logistique de l'économie marocaine a poussé le Maroc à se doter d'une stratégie nationale en bonne et due forme. Le but était bien évidemment de faire du pays une destination de choix pour les investissements créateurs d'emplois et de valeur ajoutée, ainsi que sur l'amélioration de la compétitivité des échanges commerciaux du Maroc. C'est dans ce sens que l'Etat et le secteur privé représenté par la CGEM ont défini une stratégie pour le développement de la compétitivité logistique du Maroc. Cette stratégie a été actée par la signature d'un contrat-programme sur la période 2010-2015, sous la Présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en avril 2010 à Casablanca. Par ailleurs, un ensemble de nouvelles stratégies sectorielles volontaristes a été défini par le Maroc notamment dans les domaines agricole, énergétique et industriel. Pour maximiser les chances de réussite de ces stratégies, il est aujourd'hui essentiel de les accompagner par un secteur logistique performant répondant aux nouveaux besoins en services logistiques. «Aujourd'hui, la performance du secteur dans son ensemble reste à un stade intermédiaire, caractéristique des pays émergents, mais présentant un fort potentiel de développement par rapport aux pays qui ont réussi leur mutation logistique. Le secteur est, en effet, caractérisé par une offre de services encore inégale (coût, qualité, délai), une demande en moyenne peu sophistiquée et un manque d'infrastructures spécialisées sur certains flux», expliquent les responsables. Concrètement, le contrat-programme définit le cadre de développement du secteur de la logistique au Maroc, fixe les grandes lignes et les objectifs de la stratégie intégrée pour le développement de la compétitivité logistique et décline les engagements communs de l'Etat et du secteur privé. Plus concrètement encore, cette stratégie ambitionne de réduire le poids des coûts logistiques du Maroc par rapport au PIB pour passer de 20% actuellement à 15% à moyen terme ; accélérer la croissance du PIB en gagnant 5 points sur 10 ans par l'augmentation de la valeur ajoutée induite par la baisse des coûts logistiques et l'émergence d'un secteur logistique compétitif ; et contribuer au développement durable du pays à travers la réduction des émissions de CO2 liées au transport routier de marchandises de 35% à moyen terme et la décongestion des routes et des villes. Ainsi, la stratégie logistique marocaine vise à doter le pays d'infrastructures logistiques performantes à travers la mise en place d'un réseau national de zones logistiques devant couvrir une superficie de près de 3300 ha en 2030, réalisé progressivement dans le cadre de schémas régionaux mobilisant du foncier en majorité public et conçus en concertation avec les acteurs locaux sur la base des besoins actuels et prévisionnels de ces territoires. Il est question, en outre, d'accélérer la modernisation cohérente du secteur à travers des plans d'actions sectoriels d'optimisation des flux logistiques sans oublier les actions favorisant l'émergence de logisticiens intégrés et performants ainsi que la mise en place d'un plan national global de développement des compétences en logistique. Les responsables parlent aussi du renforcement de la gouvernance du secteur via la mise en place d'instances dédiées comme l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL) et l'Observatoire marocain de la compétitivité logistique (OMCL). A noter que l'AMDL est administrée par un conseil d'administration et gérée par un directeur général. Le conseil d'administration dispose de tous les pouvoirs et prérogatives nécessaires à l'administration de l'AMDL et à la réalisation de ses missions. A cet effet il est chargé d'approuver le programme d'action annuel de l'Agence sur la base de la stratégie qu'il définit et des orientations fixées par le gouvernement et d'arrêter le budget annuel et les états prévisionnels pluriannuels de l'Agence ainsi que les modalités de financement des programmes d'activités de l'Agence et les régimes d'amortissement.