Un an après «Satire sur tout ce qui bouge», le publicitaire Mohamed Laroussi vient de publier un autre ouvrage intitulé «que personne ne rigole». Entretien. ALM : Vous venez de publier «Que personne ne rigole» dans les éditions PM. Quel est votre public cible ? Mohamed Laroussi : Dans mon métier de publicitaire, j'ai du mal à définir mon public cible. Je peux dire qu'a travers «Que personne ne rigole », je n'ai pas de cible précise . Je vise tous les publics de manière générale, mon but étant tout simplement d'attirer l'attention sur tout ce qui se passe autour de nous et dans le monde. Ceci-dit je suis conscient que mes délires sont par moments incompris. J'ai même l'impression que je ne sui pas compris par tout le monde. La raison serait sûrement mon style d'écriture satirique qui réduit ma cible. Mais je suis conscient que mon écriture et mes textes ne sont pas compris par un grand nombre de personnes. Cet ouvrage est une compilation des chroniques que vous avez publiées dans la presse nationale. Où puisez vous les thèmes de vos textes satiriques ? Mes textes sont puisés naturellement dans mon entourage et dans l'univers dans lequel nous vivons. Cependant, je ne me contente pas de cela uniquement, je m'inspire également de l'actualité et des évènements qui se passent dans le monde. Souvent, l'actualité m'interpelle. A ce moment même, j'interviens et j'écris des textes qui sont liés à l'actualité que ce soit politique, sociale ou même culturelle. Etes-vous libre dans votre satire? Lorsque je publiais des articles dans certains quotidiens et hebdomadaires de la place, je tenais compte de tous les freins d'ordre politique. Ces derniers temps, j'ai été assez libre et je disposais d'une certaine liberté qui n'existait pas il y a quelques années. Normalement, mes textes ne doivent poser aucun problème, puisqu'on remarque de nos jours qu'il existe une certaine liberté qu'on ne peut pas nier. Quel est, selon vous, le rôle que dois jouer la satire dans la société? La satire a été brimée au départ car elle a été jugée politiquement dangereuse. Mais loin de jouer un rôle de simple trouble-fête, la satire doit plutôt pousser à réfléchir et à agir. Personnellement, la satire me régénère. Je pense qu'elle doit avoir le même effet chez la plupart des personnes. La satire doit plutôt et surtout jouer le rôle de réparatrice et de changement. Certains textes que vous avez publiés dans «que personne ne rigole» ont été, toutefois, censurés par plusieurs journaux ? A quoi est due cette censure ? A chaque fois que j'écrivais des chroniques visant des hommes politiques, j'ai rarement été censuré. Cependant, cette censure a concerné surtout les textes dans lesquels j'évoquais des responsables publicitaires. br Tous les textes qui ont été censurés sont des articles qui visent la publicité. En outre, cela pose problème lorsque je cite nomément des personnes travaillant dans le domaine de la publicité. C'est le cas par exemple de la chronique sur Nourredine Ayouch intitulée «C'était quoi la question» et que j'ai publié dans ce dernier ouvrage. Après coup, je me suis abstenu de ne pas intervenir et de ne pas gêner les amis publicitaires. Est-ce à cause de cette censure que vous avez arrêté de publier des chroniques dans la presse nationale ? Le fait de ne plus écrire dans la presse est surtout d'ordre logistioque. Question de temps et d'organisation. Et également, j'ai arrêté d'écrire également parceque je voulais me consacrer entièrement à mon premier ouvrage «Satire sur tout ce qui bouge». Aussi, j'ai des contraintes d'ordre professionnel, j'ai mon agence de publicité et je ne suis pas libre. Outre cela, la chronique me dérange et j'aimerais trouver un autre moyen pour publier ma satire. Par ailleurs, j'ai eu des propositions de la part de certains journaux mais j'attends que cela soit officiel. Je ne veux pas frapper aux portes.