Un mémorandum sur l'emploi associatif présenté Pour résorber le chômage, le gouvernement entend répliquer par l'emploi associatif. Pour les responsables, le milieu associatif représente un gisement important d'emploi à exploiter. Dans ce sens, un mémorandum sur l'emploi associatif vient d'être présenté. Il est question notamment de mettre en place à terme un cadre juridique susceptible de promouvoir le service civique et d'améliorer l'employabilité au sein des associations. Le document est le fruit d'une démarche participative. Pour rappel, le ministère de tutelle avait organisé une série de rencontres de concertation dans plusieurs régions du Royaume autour de l'employabilité dans la société civile dans le cadre de sa stratégie 2017-2021. Dans ce sens, les autorités ont reçu durant la période du 27 août au 12 septembre 2018 plus de 100 mémorandums d'associations et de réseaux associatifs comprenant des recommandations concernant l'employabilité au sein des ONG. Cela dit, il semble que les participants étaient unanimes à pointer du doigt le manque des ressources financières des associations. En effet, le taux de contribution de la société civile au PIB (produit intérieur brut) reste loin des aspirations avec un pourcentage ne dépassant guère 1%. Autant dire que la société civile part de loin même si les responsables affichent une volonté de changer les choses. Le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, n'y est pas allé par quatre chemin en évoquant la nécessité de revoir le cadre juridique et réglementaire portant sur le partenariat entre l'Etat et les associations, la révision du code du travail, du système d'auto-entrepreneur et la loi régissant les coopératives. Parmi les propositions, il s'agit de créer un système de gestion des litiges résultant de l'emploi au sein des associations, l'adoption d'une Charte de la société civile ainsi que de renforcer les systèmes de protection sociale des travailleurs et des volontaires. Dans ce sens, la tutelle précise que 2.000 associations ont adhéré à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). L'une des solutions proposées passe également par l'intégration des associations de la société civile dans le projet d'amélioration de l'employabilité par le biais du service civique. L'élaboration d'un manuel référentiel pour les professions et la détermination des compétences requises figurent également dans la liste des recommandations. Cette dernière compte également le renforcement des ressources humaines des associations et la mise en œuvre du dispositif de formation dans le cadre du service civique pour une période de 12 mois. A noter enfin que l'accent a également été mis sur l'établissement de dispositifs régionaux pour accompagner le plan national de promotion de l'employabilité des jeunes, soutenir financièrement les associations œuvrant dans le domaine de la formation et de l'emploi avec une exonération des droits d'importation, les taxes et impôts sur les équipements acquis. Emploi associatif Il existe au Maroc à peu près 190.000 associations. En plus des bénévoles, une bonne partie de ces associations embauche également des salariés permanents. Cela dit, les offres d'emploi dans le secteur associatif sont caractérisées par leur précarité et leurs salaires relativement bas. En effet, quelque 20.000 salariés dans le secteur associatif sont payés au salaire minimum, le SMIG. Selon le ministère délégué chargé des relations avec le Parlement et la société civile, le montant des salaires versés par les ONG (organisations non gouvernementales) avoisine le 1 MMDH (milliard de dirhams) pour une contribution au PIB (produit intérieur brut) estimé à un taux de 1%. Pour les responsables, il est question d'augmenter cette contribution dans l'avenir tout en veillant à créer un cadre plus attractif pour les compétences. Ceci passerait notamment par une revalorisation des salaires et un renforcement des mécanismes de la couverture sociale des employés des ONG.