Le rôle de médiation joué depuis quelques jours à Agadir par Aziz Rabbah pour résoudre ce conflit fratricide ne semble pas porter ses fruits puisqu'il n'a pas apaisé les esprits des «frères pjdistes». Le bras de fer opposant le président du conseil communal d'Agadir Saleh El Malouki à un groupe de conseillers communaux issus tous du Parti de la justice et du développement (PJD) a connu un nouveau chapitre vendredi après les deux démissions officielles déposées auprès des autorités de tutelle par son vice-président chargé de l'urbanisme Omar Chafadi, qui conduit ce mouvement de protestation, et Khawla Ajnan, vice-présidente chargée du partenariat, des relations avec les médias et la coopération au sein de ce conseil, pour, disent-ils, des considérations personnelles. Cette affaire remonte à quelques semaines et a suscité l'intérêt de l'opinion publique gadirie, notamment après la correspondance adressée au patron du parti Saâd-Eddine El Othmani et rendue publique par les huit conseillers pjdistes membres du conseil municipal d'Agadir qui se sont insurgés contre M. El Malouki, et ont exprimé leur mécontentement quant à la façon dont ce dernier dirige le conseil communal d'Agadir et ses répercussions sur les projets de développement en cours dans la ville. Ledit document contient plusieurs remarques liées à la gestion de la chose locale d'une manière unilatérale de la part de M. El Malouki, notamment l'octroi d'un lot de terrain de 1.400 m2 situé en plein centre-ville à l'un des notables locaux sans avoir consulté le bureau du conseil alors que ce terrain était initialement destiné à l'association des cadres de la municipalité d'Agadir, ainsi que la mise de 88 hectares à la disposition d'une institution publique sans consulter les autres membres. La riposte du maire d'Agadir n'a pas tardé en refusant ces accusations, allant jusqu'à traiter M. Chafadi de «cas psychopathique» avant de se rétracter par la suite et présenter ses excuses à ce dernier qui a également réagi par un communiqué énumérant les nombreux abus commis par son collègue islamiste. Le rôle de médiation joué depuis quelques jours à Agadir par Aziz Rabbah pour résoudre ce conflit fratricide ne semble pas porter ses fruits puisqu'il n'a pas apaisé les esprits des «frères pjdistes», et ce malgré les communiqués successifs du secrétariat local du PJD à Agadir sommant ses membres de ne faire aucun commentaire sur cette affaire jugée «chose interne». Ces deux conseillers devraient être remplacés par deux autres issus de la liste électorale du parti de la lampe après la notification de leurs démissions au wali de la région. Notons que l'actuel mandat du conseil municipal d'Agadir a été marqué par 8 autres démissions présentées par le pjdiste Said Limane, Tariq Kabbage, ancien maire d'Agadir du parti Al Badil, et sa collègue Asmaa Oubou, Hamid Ouahbi et Karim Achengli du Parti authenticité et modernité, ainsi que Abdelatif Abid de l'Union socialiste des forces populaires.