Les travaux entrepris lundi par la Commune urbaine d'Agadir sans autorisation préalable sur la façade extérieure de cette bâtisse ont déformé cette œuvre de référence du patrimoine architectural du Haut-commissariat à la reconstruction d'Agadir (HCRA). Les réactions se suivent et ne se ressemblent pas à propos de la défiguration de l'Hôtel de ville d'Agadir. Les travaux entrepris par la Commune urbaine d'Agadir sans autorisation préalable sur la façade extérieure de cette bâtisse ont déformé cette œuvre de référence du patrimoine architectural du Haut-commissariat à la reconstruction d'Agadir (HCRA). Et aujourd'hui, après l'intervention des autorités locales, les différentes parties prenantes à l'issue de cette infraction urbanistique demandent la remise en état de l'œuvre de cette bâtisse conçue par l'architecte Emile Duhon qui a coïncidé avec le mouvement moderniste de l'époque marqué par Le Corbusier. Du côté de la Commune urbaine d'Agadir, censée protéger le patrimoine culturel de la ville, Omar Chafadi, vice-président, chargé de l'urbanisme au sein du Conseil communal d'Agadir qui est dirigé par le Parti justice et développement (PJD) a adressé, ce lundi 24 décembre, une notification à Salah El Malouki, président de la même équipe dirigeante lui demandant de mettre fin à ses travaux qui touchent un édifice relevant du patrimoine architectural de la ville. Pour leur part, les architectes de la ville d'Agadir ont également exprimé leur indignation face à cette infraction. L'Ordre national des architectes à travers le Conseil national du sud a rendu en public un communiqué dans lequel il a exprimé son inquiétude de cette défiguration d'un symbole de la reconstruction de la ville. «Ce qui s'est passé dans l'hôtel de ville s'inscrit dans le cadre d'une politique volontaire de porter atteinte au patrimoine architectural de la reconstruction de la ville puisque la présidence a déjà essayé, il y a un mois, d'effectuer une opération de défiguration de l'immeuble A, un autre édifice du patrimoine de la ville», déplorent les architectes. Cette infraction n'est pas passée aussi inaperçue pour le Forum Izorane N'Agadir, qui regroupe des Gadiris rescapés du séisme ainsi que l'USFP à travers leurs élus de l'opposition qui ont exprimé leur indignation suite à cette transgression architecturale et urbanistique. Aujourd'hui, la remise en état entreprise, ce mardi, par la Commune urbaine d'Agadir ne respecte pas les normes mises en vigueur. Du côté de la délégation régionale de la culture et malgré que ce bâtiment ne fasse pas partie des édifices rescapés du séisme du 29 février 1960, notamment le cinéma Salam, l'immeuble Sibra, appelé communément «Sept étages», les escaliers de la Satas, le lycée Youssef Ibn Tachfine et bien d'autres, toutefois ces bâtisses font partie du patrimoine architectural d'Agadir. De ce fait, il faut les préserver puisqu'ils sont des œuvres de référence de la période de reconstruction d'Agadir après le tremblement de terre. À cet égard, c'est au niveau du centre-ville entre l'avenue Hassan II et l'avenue Moulay Abdallah que se concentre la majorité de ces bâtiments aménagés entre 1963 et 1970. À commencer par le mur de la commémoration, également appelé mur du souvenir dédié aux victimes du tremblement de terre de 1960 sur lequel est inscrite la déclaration du roi Mohammed V au lendemain du tremblement de terre de la ville : «…Si le destin a décidé la destruction d'Agadir, sa reconstruction dépend de notre détermination et de notre volonté…». À cela s'ajoutent d'autres édifices, notamment l'immeuble A, la poste principale, le marché municipal, la Caserne des pompiers etc...