- Des bâtiments à classer monuments historiques - Une expertise du site de la kasbah Oufella s'impose En février 1960, une partie de la ville d'Agadir a disparu sous l'effet d'un important séisme. Aujourd'hui, la reconstruction du site est commémorée chaque année par les élus et professionnels du bâtiment. Cet «anniversaire» a fait l'objet d'une rencontre, le week-end dernier, organisée par l'association Do.co.mo.mo-Maroc (documentation et conservation du mouvement moderne en architecture et paysage urbain du XXe siècle) en partenariat avec la Commune urbaine d'Agadir. Au rendez-vous, un grand nombre d'acteurs et de témoins de la reconstruction de la cité. Aussi, l'atmosphère était chargée d'émotion car on ne peut évoquer cette période sans se remémorer le souvenir douloureux du tremblement de terre et ses disparus, toujours présent à l'esprit des Gadiris de souche. La mise en œuvre du projet de reconstruction de la ville rappelle également la solidarité du peuple marocain et sa cohésion pour rebâtir une ville à peine détruite. C'était à une période qui a coïncidé avec le mouvement architectural moderniste mené par Le Corbusier, architecte urbaniste et peintre d'origine suisse. Ce n'est donc pas par hasard que les orientations vers une architecture moderne et un urbanisme fonctionnaliste ont été retenues. Et les architectes qui ont participé à la reconstruction, parmi eux, Mourad Ben Embarek, présent à la rencontre, en étaient de fervents défenseurs. Au point qu'aujourd'hui on peut encore dire que cette réunion de maîtres a laissé ses traces à travers d'imposants bâtiments dont certains sont connus mondialement et ont reçu des prix pour leur singularité. Actuellement, ils sont en passe de devenir monuments historiques, comme c'est le cas pour l'immeuble A, bâtisse considérée, par les spécialistes, comme un chef-d'œuvre architectural. «Mais il est toutefois nécessaire de préparer le dossier de sa reconnaissance par l'Unesco comme patrimoine de l'humanité», recommandent les participants au séminaire. Il est également indispensable d'initier une expertise du site de la kasbah Oufella. Un patrimoine universel qu'il faut absolument faire revivre. L'assistance a de même abordé le problème qui guette les villages traditionnels et les igoudars (anciennes forteresses et greniers du passé) de l'arrière-pays d'Agadir. Ces zones rurales risquent en effet d'être défigurées en raison de l'invasion du béton.