Le verdict est tombé, mardi, contre les manifestants anti-Laurent Gerra, l'humoriste français qualifié de pro-sioniste : un mois de prison avec sursis assorti d'une amende de 1200 DH. Un mois de prison avec sursis, assorti d'une amende de mille deux cents dirhams. Tel est le verdict rendu, mardi vers minuit, par la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca-Anfa contre les neuf membres et sympathisants du parti de la justice et du développement (PJD). Ces derniers avaient participé, vendredi 31 janvier, à la manifestation contre l'humoriste français, qualifié de pro-sionite, Laura Gerra. Ce verdit a soulagé, d'une part, le collectif de la défense qui a soutenu les manifestants bien qu'il les juge coupables d'attroupement non autorisé et de violence avec arme contre des fonctionnaires lors de l'exercice de leur fonction. D'autre part, le jugement rendu a soulagé les familles des condamnés à la veille de l'Aïd Al Adha passé heureusement avec eux. Et, en troisième lieu, il a soulagé les condamnés parce qu'ils ont fait les adieux dans les premières heures de l'Aïd à la prison Oukacha où ils ont passé dix jours. C'est vers 15h que le tribunal, présidé par Abdelwahed Majid, a entrepris l'examen de ce dossier en auditionnant les prévenus. Ces derniers ont nié les charges retenues contre eux. Ils ont affirmé au tribunal avoir pris le chemin à destination du complexe cinématographique Mégarama, situé à Aïn Diab, à Casablanca, pour protester contre Laurent Gerra, «un Français pro-sioniste», qui est venu au Maroc pour présenter des spectacles. Ils ont expliqué au tribunal que les policiers du dispositif sécuritaire leur ont demandé de monter sur le trottoir et, par la suite, de se disperser. Ils ont effectivement obtempéré à leurs ordres sans résistance, ajoutent-ils. L'un des manifestants a exprimé au tribunal ses exclamations à propos de la légalité du sit-in organisé car il ne pensait jamais qu'un sit-in organisé par un collectif d'une cinquantaine d'associations et de partis politiques serait illégale. Ainsi qu'ils ont nié avoir tabassé les policiers. A ce moment un incident avait eu lieu entre le collectif de la défense et le substitut de procureur du Roi. Le premier a demandé au second de se lever afin de poser ses questions aux manifestants. Le substitut du procureur du Roi a considéré la requête de la défense injustifiée puisqu'il n'existe pas une loi qui en fait obligation. L'incident s'est développé au pire lors du réquisitoire du substitut de procureur du Roi. En protestant contre la position de ce dernier, le collectif de la défense s'est retiré de l'audience. «Nous n'écoutons pas une personne qui ne sait pas ce qu'elle dit et encore moins des propos irresponsables…», a protesté Me Khalid Soufiani de pleine voix. Mes Chahbi, Benaâmeur, Ramid, Hatimi et autres ont pris la même position. Le substitut du procureur du Roi n'a pas répondu et il a entrepris son réquisitoire en l'absence des avocats. A ce propos, il a requis de juger les neuf manifestants coupables pour les délits attribués à eux. Une fois ce dernier a fini, le collectif de la défense est revenu à la salle d'audience pour entamer sa plaidoirie. Le collectif de la défense a expliqué d'abord la différence entre “un attroupement“ et “un sit-in“ pour préciser que ce dernier représente une méthode de protestation ne nécessitant ni autorisation, ni préavis, ni permission. Il a énuméré, à ce propos, les différents sit-in organisés dernièrement sans demander quoi que ce soit des autorités publiques et sans que la police n'intervienne pour disperser les manifestants. Les avocats de la défense ont qualifié par la suite ce dossier d ‘un “coup monté contre les manifestants alors qu'il faut juger les organisateurs des spectacles qui ont invité ce sioniste…“. Ce dossier a été clos au moins en première instance car le collectif de la défense des condamnés interjetteront appel, car ils considérant toujours que leurs clients sont innocents.