Le secrétaire général de la fédération du football, Mohamed Moufid, possède au moins une qualité : son franc-parler. Il en a certainement d'autres en plus des défauts comme tous les êtres humains. Le secrétaire général de la fédération du football, Mohamed Moufid, possède au moins une qualité : son franc-parler. Il en a certainement d'autres en plus des défauts comme tous les êtres humains. Mais la franchise, qui est en fait l'expression du courage de dire ce qu'on pense, reflète généralement un caractère bon ou du moins loin d'être hypocrite. Ce genre d'individus est souvent impulsif, parfois agressif, mais ce comportement ne prête pas souvent à conséquences dans son environnement immédiat ou, dans le sens le plus large, quand il occupe un statut d'un homme public. Moufid conjugue un peu tout cela avec une intelligence aiguë, mais qui le trahit parfois quand il se sent « agressé » dans la presse pour une raison ou une autre. Il est vrai que contrairement à nombreux de ses pairs, il ne s'affiche pas trop dans les médias. Ce qui est une vertu dans un domaine où la qualité du dirigeant repose beaucoup plus sur ses sorties médiatiques complaisantes que sur des critères objectifs de compétence et d'honnêteté. Le secrétaire général de la FRMF a beaucoup roulé sa bosse dans le sport national avec son lot de réussite et d'échecs. Mais il est le dirigeant le moins mauvais de ceux qui versent dans la démagogie en public et qui plient l'échine en privé pour arriver à leurs fins à travers la courtisanerie. Pour preuve, Mohamed Moufid a, à un certain moment, claqué la porte de la fédération pour contester certains agissements. Le temps lui a donné raison puisque certains de ses détracteurs ont fini par se faire découvrir et il fut rappelé par le président pour reprendre sa place. Il est vrai qu'il est tombé mal dans ces moments de crise aiguë que connaît notre football, mais il en a connu d'autres pour qu'il s'y adapte. D'ailleurs on ressent cet état d'esprit dans l'interview qu'il a accordée à notre confrère, l'hebdomadaire « Al Alam Riadi ». S'il est vrai qu'il est plus optimiste que les autres, il n'en demeure pas moins qu'il clame et assume des vérités que certains essayent de voiler. Moufid affirme sans ambages que notre football manque de terrains et qu'il ne suffit pas de colmater les brèches dans ses structures pour redresser la barre. Il est partisan de l'application des projets qui dorment dans les tiroirs de la fédération. Il ne voit pas l'intérêt de nommer Philippe Troussier comme directeur général de notre football tant que la réforme de notre football n'est pas transcrite sur le terrain. Ce faisant, il désapprouve la conception d'Abdallah Benhsein, fraîchement nommé à la tête de la commission technique. Ce dernier, qui n'est pas un néophyte en la matière, ne s'est pas donné un temps de réflexion pour mettre d'emblée Troussier comme une dominante de son projet. C'est normal qu'il ne trouve pas l'appui nécessaire auprès de ses paires, y compris de la part de Moufid qui préfère une refonte par la base des structures et infrastructures. Le secrétaire général de la FRMF n'a pas tort dans son approche et il expose publiquement ses idées même s'il sait qu'elles ne vont pas plaire à son copain Benhsein et autres défenseurs de Troussier. Ce qui ne ferme pas la porte aux débats, pourvu que cela se fasse dans un esprit de maturité et de responsabilité qu'exigent la situation et les échéances qu'attend notre football.