Les preuves présentées contre l'Irak par Colin Powell n'ont pas vraiment convaincu, mais les Etats-Unis n'en ont pas moins fait un pas supplémentaire vers la guerre. Le secrétaire d'Etat s'est montré prolixe sans être aussi convaincant que l'ambassadeur américain qui confondait les Soviétiques devant le Conseil de sécurité de l'ONU à l'occasion de la crise des missiles implantés par l'URSS à Cuba, en 1962. Les preuves présentées contre l'Irak par Colin Powell n'ont pas vraiment convaincu, mais les Etats-Unis n'en ont pas moins fait un pas supplémentaire vers la guerre. Le secrétaire d'Etat s'est montré prolixe sans être aussi convaincant que l'ambassadeur américain qui confondait les Soviétiques devant le Conseil de sécurité de l'ONU à l'occasion de la crise des missiles implantés par l'URSS à Cuba, en 1962. Ses arguments, ses preuves, enregistrements audio et photos satellites, appellent surtout à une intensification des inspections de l'ONU sur le terrain. En voulant justifier la menace irakienne, Colin Powell en a fait trop, abusant de procédés qui s'apparentent plus à l'amalgame et aux supputations qu'aux preuves incontestables. Cela ne réhabilite pas pour autant Saddam Hussein et son régime dictatorial. Mais, ce n'est pas pour autant que l'on doit suivre l'Administration américaine dont sa volonté de faire coûte que coûte une guerre dont les civils seraient les premières victimes. En outre, l'attitude américaine, consistant à court-circuiter les inspecteurs en désarmement, peut porter atteinte à la crédibilité de l'Organisation des Nations unies conséquence de sa marginalisation. Mais, le plus grave pour Saddam Hussein c'est que les pays les plus hostiles à la guerre commencent à s'impatienter et à se demander si le recours à la force n'est plus incontournable. Le régime irakien, qu'on le veuille ou pas, est désormais acculé à une franche coopération avec les experts onusiens. Il n'a plus le temps de biaiser. Déjà, les alliés des Etats-Unis resserrent les rangs derrière eux estimant que seul un changement d'attitude de Saddam Hussein pouvait maintenant empêcher une guerre. S'enfermer dans une attitude qui n'offre aucune alternative aux ouvertures pacifiques est de nature à faire fléchir la Russie et la Chine, si ce n'est déjà fait, voir la France. Des pays qui ont jusqu'à présent exprimé leur opposition à la guerre pour sauver la vie de civils irakiens. Car, en fin de compte, c'est eux qui en paieront le prix fort. La dictature que fait peser sur les Irakiens le régime de Saddam Hussein et l'intransigeance américaine provoqueront sans aucun doute possible plus de morts, de misère et de désespoir pour un peuple qui a déjà tant souffert. C'est pourquoi, il faut changer radicalement de cap dans l'approche de la crise irakienne et dans la volonté légitime de combattre me terrorisme. Pour construire la démocratie, la paix et la sécurité, dans la légalité internationale.