La mise à niveau, telle qu'elle a été conçue et pratiquée depuis le début est sérieusement remise en question. De nouvelles priorités sont à définir, dans le cadre d'une nouvelle stratégie économique. La mise à niveau, telle qu'elle a été pratiquée jusqu'à maintenant, est un ratage. C'est le Premier ministre lui-même qui le confirme. Enfin un constat lucide d'un concept qui sévit toujours sur la place publique. C'est également une remise en question tardive de l'approche jusque-là adoptée en la matière, celle de d'assistanat des entreprises et des secteurs économiques incapable de suivre le train de la mondialisation économique. Ces derniers sont appelés, au même titre que les gestionnaires de la politique économique à en tirer les conclusions qui s'imposent. Comment en est-on arrivé là ? Plusieurs facteurs expliquent cet état de fait. D'abord, le calendrier de la mise en œuvre du dispositif de la mise à niveau. Nombreux sont les analystes qui estiment que le Maroc a pris tardivement conscience de la nécessité de mettre à niveau son tissu économique et industriel. Un retard incompréhensible au vu des transformations que connaît le système économique mondial. Sur le plan interne, la politique de mise à niveau pèche par l'absence de vision stratégique de l'ensemble des secteurs appelés à se restructurer. Le dispositif actuel se limite à aider les entreprises à sortir de leurs difficultés. Circonstance aggravante, le pays souffre d'un déficit en termes de base de données fiable et complète sur le tissu industriel : pas de chiffres précis sur l'endettement des entreprises, leurs besoins en fonds de roulement, ect. Aujourd'hui, la question qui se pose est : faut-il continuer à mettre à niveau des industries qui n'ont aucune chance d'être compétitive sur la scène internationale, voire nationale ? Dans son analyse, le Premier ministre rappelle que dans le cadre de la dynamique des accords de libre-échange, certaines entreprises, qui fonctionnent toujours selon le mode ancien, auront du mal à survivre. De nouvelles priorités doivent êtres définies dans le cadre d'une nouvelle stratégie économique. Et le dispositif d'une mise à niveau «nouvelle version» doit se conformer à cette nouvelle donne. Une chose est sûre, le dispositif actuel de la mise à niveau ne peut continuer à fonctionner de la même manière. Une troisième voie devra émerger. Impérativement.