Par miroir d'Afrique, l'OCP Policy Center donne à l'Afrique l'occasion de se décrire elle-même et de se présenter au monde, mais également de voir le monde et d'exprimer sa vision au monde. «Miroir d'Afrique». A voir ce titre, l'on a l'impression que cet ouvrage collectif, publié par OCP Policy Center, fait allusion à un continent qui se regarde en face. L'échange avec l'auteur Abdelhak Bassou, qui en est le directeur, confirme ce constat. «Miroir d'Afrique renvoie à une métaphore. Celle du continent se regardant dans un miroir, son propre miroir. L'Afrique s'y regarde, s'y contemple pour voir sa beauté, ses richesses et les opportunités qu'elle présente. Mais elle scrute aussi son corps à la recherche des imperfections qui ternissent son image pour les corriger», explicite M. Bassou. Il est, en d'autres termes, question dans cet ouvrage de mettre l'accent sur les avantages de l'Afrique, voire ses problèmes. Ainsi, le lecteur peut à un moment voir un continent en plein essor et une Afrique «déchirée» par des problèmes politiques. A ce propos, l'auteur, également Senior Fellow à l'OCP Policy Center, précise : «Par Miroir d'Afrique, l'OCP Policy Center s'insurge contre certains préjugés qui enveloppent l'image véhiculée sur le continent». Dans ce sens, il évoque la mal gouvernance des élections en 2017 au Kenya dont le scrutin, qui donnait la victoire au président en exercice, a été annulé par la Cour constitutionnelle. Au Liberia, la Cour constitutionnelle a gelé le deuxième tour des élections. «Ce sont des avancées que les autres ne veulent pas dire», estime M. Bassou. Aussi, l'ouvrage s'intéresse, après un chapitre de panorama général, aux régions africaines, avant de se pencher sur des questions horizontales qui touchent l'ensemble du continent. Du terrorisme à la question du genre, en passant par les opérations de paix et de sécurité, la migration ou encore l'économie, Miroir d'Afrique ausculte le continent en 2017 et conclut, selon M. Bassou, à une santé normale qu'il faudrait entretenir et débarrasser de certains petits maux. Pour lui, le livre s'inscrit dans la solidarité continentale et la politique marocaine à l'égard du continent. «Il existe une politique africaine. OCP Policy center s'y inscrit», enchaîne M. Bassou. Cela étant, le livre donne la parole à des auteurs, marocains, tchadiens, ivoiriens, nigérians et sénégalais, à l'instar de Madu Fatchou Sangueh, El Mostafa Rezrazi, Rachid El Houdaigui et Mohammed Loulichki. Cette diversification des auteurs, qui sera de plus en plus visible dans les prochaines éditions, reflète la diversité de l'Afrique (auteurs de différentes nationalités) mais aussi l'unité de l'Afrique par la participation de plusieurs dans une et même œuvre. «Des fils de l'Afrique, pour présenter eux-mêmes leur continent. Ils le font loin de tout optimisme béat, ou de pessimisme obscur. Ils racontent l'African story «telle qu'elle se déroule sur le miroir», poursuit-il. Pour lui, le continent n'est pas seulement cette terre origine des migrants, des terroristes ou de la mal gouvernance, mais aussi «la terre prometteuse, future source de nourriture du monde et d'avancée démocratique qui font leur chemin en dépit de la lenteur décriée dans certaines tribunes». Dans l'ensemble, par miroir d'Afrique, l'OCP Policy Center donne à l'Afrique l'occasion de se décrire elle-même et de se présenter au monde, mais également de voir le monde et d'exprimer sa vision au monde. Pour rappel, c'est la première édition qui sera suivie par d'autres dans une fréquence annuelle.