Le livre «Cohésion sociale, institutions et politiques publiques», présenté vendredi à Rabat par l'OCP Policy Center qui en est l'initiateur, aborde des questions d'actualité des grand intérêt. A elle seule, la cohésion sociale en tant que «terme cohérent et ambivalent à la fois», comme la qualifie l'animateur, Mohamed Haddy, fait l'objet d'analyses approfondies dans ce livre. Une publication qui comprend 14 chapitres conçus par différents auteurs issus de formations diversifiées. Selon M. Haddy, également professeur à l'institut national d'aménagement et d'urbanisme, chacun livre son regard autour de la cohésion sociale à travers sa discipline et ses préoccupations dans cet ouvrage dirigé par Abdallah Saaf. Cette thématique est, pour l'ex-ministre de l'éducation nationale, professeur à l'Université Mohammed-V Rabat et Senior Fellow à l'OCP Policy Center, «déterminante dans le champ social ». Dans ce sens, il prend appui dans l'actualité. Aux yeux de M. Saaf, la cohésion sociale, qui est également une problématique assez récente, «semble aujourd'hui avoir la primeur». Cette notion de cohésion sociale est également et naturellement abordée dans l'ouvrage avec un point de vue sociologique par Abdelmajid Kaddouri, historien et ex-doyen de la faculté des lettres de Casablanca. «Nous avons essayé d'aborder la question sous différents angles. La multidisciplinarité est l'une des motivations de ce travail», explicite M. Saaf à propos de l'ouvrage. Un livre qui comprend également des analyses d'anthropologues, d'économistes et de juristes. Le tout étant «sans redondance» comme le précise l'animateur de la rencontre qui rappelle que l'ouvrage est conçu en 2 axes. Le 1er est consacré aux enjeux de la cohésion sociale qui sont traités dans le 2ème axe sur le plan institutionnel. Concernant ces enjeux, Mohamed El Hachimi, professeur à l'Université Chouaib Doukkali, estime que «des menaces pèsent sur la cohésion sociale au Maroc». Ces menaces sont, à leur tour, liées au rôle de l'Etat, notamment les nouvelles transformations des différents modes d'intervention de l'Etat. De même, l'émergence d'un contre-champ social, difficilement accessible aux élites, constitue une menace de par la prolifération de protestations qui incarnent une tendance. Aussi, ce contre-champ est marqué par les réseaux sociaux comme l'estime M. El Hachimi. Et ce n'est pas tout. Pour lui, «la diversité linguistique au Maroc n'est qu'une sorte de brassage qui occulte les inégalités». Dans ce sens, les gens du Rif ne se reconnaissent pas, à ses yeux, dans la superposition dialectale utilisée dans les médias qui constituent un outil de socialisation.