L'assassin d'un jeune touriste français à Fès qui a également blessé la mère de la victime n'est pas un délinquant ordinaire. Outre les stupéfiants, le criminel était sous l'emprise d'un embrigadement idéologique très fort. Âgé de 29 ans, issu d'un milieu pauvre et d'une famille nombreuse (11 personnes), menuisier, tel est le profil de l'auteur du crime commis, jeudi en fin d'après-midi, dans l'ancienne médina à Fès. Annoncé au début comme un « déséquilibré mental », Abdelilah Ben Ali, qui a assassiné à coup de couteau le jeune touriste français, Benjamin Vanse Veren, 16 ans, et blessé grièvement sa mère, Monique, serait, selon les premiers éléments de l'enquête menée par la police judiciaire de Fès, un accro à la drogue et ce depuis plus de dix ans. C'est en tout cas ce qu'a annoncé le procureur général du Roi, près la cour d`appel de Fès, Abdelaziz Bouziane, lors d'une conférence de presse, tenue jeudi dernier en fin d'après-midi. Selon ce dernier, le meurtre du jeune français est dû à une attaque à l`arme blanche par un individu qui s`"adonnait à la drogue". D'ailleurs pour ce dernier c'est la dépendance vis-à-vis de la drogue qui l'aurait poussé à commettre ce crime. « C'est un cas isolé », avait-il déclaré. D'après d'autres sources, l'assassin, qui a arrêté de s'adonner aux stupéfiants depuis environ deux semaines en raison de son état de santé qui était en détérioration, aurait été victime d'une opération d'endoctrinement de la part d'un mouvement islamiste. Et à en croire les premiers témoignages recueillis sur place, l'assassin aurait été un délinquant avant de devenir un extrémiste à l'image de ce qui s'est passé pour certains membres du mouvement salafia jihadia. Chose que le procureur n'a pas affirmée, du moins pour l'instant. Ce crime, qui a plongé toute la ville de Fès dans la peur, aurait pu être évité si on avait mis en place les mesures de sécurité nécessaires. Des touristes harcelés et agressés à Fès, cela ne date pas d'aujourd'hui. Mais rien a été fait pour protéger la vie des touristes, malgré la sonnette d'alarme tirée à plusieurs reprises par l'Association des guides de Fès. Maintenant que le mal est fait, la capitale spirituelle, qui vit essentiellement du tourisme et de l'artisanat, risque de sombrer dans une crise profonde. À rappeler que la famille de la victime française, en vacances au Maroc, est composée du père, de la mère, de leurs deux enfants et d'une tante maternelle.