Pour la première fois dans son histoire, la Jeunesse Ittihadia ( jeunesse de l'USFP) participe aux élections des Conseils des institutions et des universités. Des tentatives de restructuration du syndicat estudiantin buttent encore sur des pratiques anti-démocratiques. Il est une tradition au sein du campus universitaire qui fait qu'à chaque 24 janvier, date de l'interdiction de leur syndicat, les étudiants politisés se manifestent en guise de souvenir des années de gloire de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) et de ses déboires. Certes, les temps ont changé et le climat au sein de l'Université devient de plus en plus accessible aux valeurs de la démocratie et de la modernité. Cependant, force est de constater que les composantes politiques du mouvement estudiantin sont, en majorité, en déphasage par rapport à l'évolution que connaissent les établissements de l'enseignement supérieur. Certes, depuis l'été de l'année 1981, l'UNEM, en tant qu'instance légale et représentative des étudiants, n'existe plus. Du moins en termes de structures qui fonctionnent sur le plan national et au niveau des Facultés et des différentes universités. Mais sur le plan du discours, et dans la mémoire collective des étudiants initiés à l'action politique, ce syndicat existe toujours. Plus encore, dans plusieurs cas, l'on assiste à une glorification excessive de certains courants estudiantins et de certains événements. En fait, plus l'objectif de restructuration de l'UNEM devient difficile, plus le radicalisme sur le terrain prend de l'ampleur. Depuis quelque temps, les nouveaux «envahisseurs» de l'université parlent de la réincarnation de cet appareil syndical, mais se heurtent à la question de la légalité et de la procédure légale et légitime menant à sa reconduction. Entre temps, les instances dirigeantes de l'Université n'ont pas cessé de se démocratiser. Un fait qui a poussé, à titre d'exemple, la Jeunesse ittihadia à revoir sa stratégie en ce qui concerne la participation aux élections des conseils des institutions et de l'Université. La JI a développé tout un discours dans ce sens estimant qu'au vu les textes qui régissent désormais le champ universitaire, et qui témoignent d'une nette avancée démocratique dans ce domaine, la raison oblige tout acteur politique d'être positif à l'égard des nouvelles donnes. En dépit de quelques points en suspens, comme c'est le cas pour la demande d'élection des présidents des universités, la Jeunesse de l'USFP a décidé de participer aux élections qu'a connues la Faculté des sciences juridiques relevant de l'Université Abdel Malek Saâdi de Tétouan. Elle a également décidé de participer aux élections des 3 et 4 février de Rabat et des 4 et 5 qui auront lieu dans les autres universités. Contrairement à l'attitude des Islamistes d'Al adl Wal Ihssane et du PJD qui ont boycotté les élections de Tanger. Mais là où les problèmes deviennent graves c'est à Fès. Une ville universitaire où des groupuscules interdisent à tout étudiant d'exprimer sa volonté. Les méthodes fascisantes ont toujours cours dans l'enceinte universitaire. Cela va du déchirement des annonces appelant aux élections, en obligeant les étudiants à passer dessus, à la terrorisation des étudiants. Des actes qui n'honorent guère leurs auteurs, surtout quand ces derniers se proclament de la base.