Les six personnes «nord-africaines» arrêtées samedi en Grande-Bretagne sont-elles de nationalité algérienne ? Les récents coups de filets anti-terroristes opérés en Europe ont révélé de véritables réseaux algériens. Les deux coups de filet de samedi, l'un à l'aéroport londonien de Gatwick, l'autre près d'un centre de communications de l'ouest de l'Angleterre, restent certes encore entourés d'une certaine confusion. La police a seulement indiqué qu'ils n'avaient pas de rapport avec la découverte le 5 janvier à Londres de ricine, ni avec le meurtre d'un policier poignardé mardi lors d'une intervention antiterroriste à Manchester. Deux autres affaires qui ont impliqué des ressortissants algériens. Dans la seconde, trois Algériens âgés de 23, 27 et 29 ans ont été arrêtés. Le Times de jeudi affirmait que deux d'entre eux figuraient sur la liste des terroristes présumés «nord-africains» les plus recherchés au Royaume-Uni. Selon le Guardian, ils seraient même liés à une branche du Groupe islamique armé (GIA) algérien, que les services britanniques de sécurité ont dit considérer comme «la plus grande menace liée à Al-Qaïda en Europe, la menace la plus puissante après Al-Qaïda même». Le même quotidien anglais croyait d'ailleurs savoir que le meurtrier du policier était un membre «très haut placé» du réseau algérien qui se cache aussi derrière le complot à la ricine. Parallèlement au «groupe» de Manchester, un autre Algérien de 32 an a été arrêté jeudi dans cette même ville du Nord, dans le cadre d'«une enquête nationale en cours sur le terrorisme international». Enfin, dans le dossier sur la ricine - un poison susceptible d'être utilisé comme une arme biologique -, les quatre hommes arrêtés à Londres et présentés comme étant «nord-africains» - «algériens» diront la plupart des journaux - ont été inculpés il y a une semaine pour possession d'objets en vue de «préparer ou de perpétrer un acte de terrorisme» et pour avoir montré un intérêt dans «la mise au point ou la fabrication d'armes chimiques». Ils sont également suspectés d'être liés à Al-Qaïda, information qui a motivé l'envoi jeudi dernier d'enquêteurs new-yorkais à Londres. Les Algériens sont-ils systématiquement impliqués dans les enquêtes terroristes ? Le Jeune Indépendant notait dans son édition dominicale que «quelque 200 Algériens (ont été) interpellés en Grande-Bretagne depuis septembre 2001». «Les récentes arrestations d'une dizaine de ressortissants algériens à Londres, Manchester (nord) et Bournemouth (sud), ont semé la panique chez les Algériens» ajoutait le quotidien. Selon lui, c'est après le meurtre du policier à Manchester que la police «a intensifié ses perquisitions dans les milieux algériens» entraînant un sentiment «anti-algérien» véhiculé par les médias. Reste que la présence d'Algériens dans les différentes cellules terroristes débusquées en Europe n'est plus à prouver. Quatre d'entre eux sont notamment jugés à Francfort (Allemagne) pour avoir préparé un attentat à Strasbourg en décembre 2000. Ils comparaissent pour tentative de meurtre. Un cinquième suspect, doit quant à lui être jugé séparément pour appartenance à une organisation terroriste. En France, fin novembre, sur les dix-neuf personnes arrêtées dans le cadre de coups de filet dans les milieux islamistes, au moins dix étaient algériennes. Parmi elles, Redouane Daoud, évadé de la prison de Breda (Pays-Bas) en juin 2002, et Slimane Khalfaoui, un Franco-algérien considéré comme un élément «opérationnel» d'Al-Qaïda. La plupart de ces hommes sont impliqués dans des affaires terroristes et considérés comme proches du GSPC algérien, lui-même lié à la nébuleuse Ben Laden.