Le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre est, officiellement, entré en vigueur hier mercredi. Les Etats-Unis, premier pollueur mondial, ainsi que l'Australie, ne se sentent pas concernés. Kyoto a abrité la cérémonie marquant l'entrée en vigueur du protocole qui porte son nom. Un lieu symbolique, ca, c'est dans cette ville japonaise que l'accord a été conclu en décembre 1997. Ce texte, liant 141 pays, est entré en vigueur hier mercredi à 05h00 GMT. Accord d'environnement le plus contraignant jamais conclu, le protocole de Kyoto impose à 37 pays industrialisés de réduire, entre 2008 et 2012 et à hauteur de 5,2 %, leurs émissions de gaz à effet de serre. Ses contraintes sont, notamment, insupportables pour Washington et Canberra, qui ne sont, de facto, pas partant pour ce premier pas. Le premier accord international sur l'effet de serre, adopté au Sommet de la Terre de Rio, a gagné en durcissement à Kyoto, quelques années plus tard. En effet, le protocole de Kyoto s'inspire de ce plan lancé en 1992, prévoyant la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre à leur niveau de 1990, à l'horizon 2000. Objectif qui n'a, bien entendu, jamais été atteint. Parallèlement, les pays en voie de développement sont tenus, à la lumière des dispositions du protocole, à utiliser des technologies moins polluantes, dans l'optique de contribuer à l'effort international pour la réduction des émissions des gaz. Cela dit, les détracteurs du protocole de Kyoto, dont G. W. Bush, regrettent que celui-ci ne concerne pas, jusqu'à l'horizon 2012, des pays en voie de développement (Inde, Chine et Brésil), où vit, pourtant, plus du tiers de la population mondiale. Quoi qu'il en soit, l'accord est jugé insuffisant pour régler le problème du réchauffement climatique. En effet, ce protocole a été qualifié de «premier pas» par Joke Walter-Hunter, haute responsable de l'ONU pour le climat, estimant que la communauté internationale doit s'atteler à l'élaboration d'un autre accord pour combattre le réchauffement planétaire. «Nous avons de bonnes raisons de célébrer l'entrée en vigueur du protocole, en même temps, il nous faut prendre conscience que le protocole de Kyoto est le premier pas mais qu'il ne suffit pas pour régler le problème. (…) Il faut faire davantage pour se rapprocher de l'objectif fixé par la Convention de l'ONU sur le changement climatique», a-t-elle indiqué dans une déclaration relayée par l'Agence France-Presse. Joke Walter-Hunter, qui est secrétaire exécutive de la Convention de l'ONU sur le changement climatique, a appelé à la stabilisation des concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Malheureusement, Kyoto a été «assassiné» en 2001, suite au retrait des Etats-Unis, premier pollueur mondial, source de près du quart des émissions humaines de dioxyde de carbone. L'Australie a également refusé de ratifier le protocole de Kyoto. Par ailleurs, les gaz concernés par le protocole de Kyoto sont le dioxyde de carbone (CO2), produit par la combustion de pétrole, de gaz naturel et de charbon, le méthane (CH4), le protoxyde d'azote (N2O) et trois gaz fluorés (HFC, PFC et SF6).