C'est aujourd'hui que la candidature commune entre le Maroc et la Tunisie pour l'organisation de la Coupe du monde 2010 devrait être officiellement annoncée. Le rêve a de très grandes chances de devenir réalité. Le Mondial africain aurait finalement lieu sur une terre arabe et maghrébine. La rumeur circule depuis plusieurs jours déjà, mais l'annonce officielle de la candidature conjointe entre le Maroc et la Tunisie pour l'organisation de la Coupe du monde 2010 devrait avoir lieu ce mercredi. Cette décision aurait été convenue entre les deux chefs d'Etat, SM le Roi Mohammed VI et le président Zine Abidine Ben Ali. La visite de Slim Chiboub, président du comité d'organisation de la CAN 2004, lundi dernier au Maroc s'inscrit dans ce sens. «C'est notre plus belle chance pour pouvoir organiser le Mondial 2010», déclare Saïd Belkhyat, membre du comité exécutif de la Confédération africaine de Football et de la commission féminine au sein de la FIFA. Cette candidature maghrébine deviendrait tellement plus crédible et pourrait damner le pion à la candidature sud-africaine. Il suffirait de dire que les deux heures et demie de vol qui séparent Casablanca de Tunis sont identiques à celles séparant Le Cap de Johannesburg. A ceci s'ajoute les ressemblances culturelles, linguistiques et sociales entre deux peuples arabes du bassin méditerranéen. Même le problème des infrastructures sportives qui a pour longtemps été le point faible de la candidature marocaine trouverait une solution. Le chiffre des dix stades qu'un seul pays candidat à l'organisation de la grande féria footbalistique est obligé d'avoir n'est plus un handicap insurmontable. Au lieu de dix, le Maroc et la Tunisie n'auraient désormais besoin que de cinq installations chacun. Une diminution en nombre qui aiderait sûrement à l'amélioration des équipements dont chaque stade sera doté. Les dossiers en maquette, qui faisaient le plus grand tort aux précédentes candidatures du royaume n'auraient donc plus lieu d'être. Selon une source bien informée au sein de la fédération, la somme d'un milliard 700 millions de dirhams aurait déjà été débloquée pour le début des travaux des complexes sportifs de Tanger, Marrakech et Agadir. De ce côté-là aussi, la Tunisie a parcouru un bon bout de chemin avec les nouveaux stades construits à l'occasion de l'organisation des Jeux Méditerranéens en 2001 et la CAN en 2004. En présentant un dossier de candidature commun, les deux pays mettraient la FIFA devant ses responsabilités. Le président de l'instance internationale a déclaré ces dernières semaines qu'au cas où l'Afrique ne serait pas capable d'organiser la Coupe du monde, celle-ci sera attribuée à un pays sud-américain. Serait-ce une manière masquée de revenir sur la décision du comité exécutif de la FIFA de rendre le rendez-vous de 2010 africain à 100 % ? Sur le plan arabe, malgré le caractère non encore officiel de cette candidature commune, les réactions ont toutes été positives. « Tout le monde arabe reconnaît au Maroc la priorité d'organiser la Coupe du monde. Ce droit a été acquis historiquement par notre pays qui se porte candidat pour la quatrième fois.», estime Saïd Belkhyat. L'allusion est faite ici à deux autres candidatures arabes. Celle de l'Egypte et de la Libye. Il y a quelques semaines déjà, des rumeurs ont circulé sur une possible candidature conjointe entre la Tunisie et l'Egypte. Des rumeurs aussitôt démenties. Aux côtés des quatre pays arabes, le Nigeria et l'Afrique du Sud ont déclaré officiellement leur intention de se porter candidats à l'organisation du Mondial 2010. Les six fédérations candidates recevront le cahier des charges réactualisé d'ici le 31 janvier 2003. La candidature officielle pour l'organisation de la Coupe du monde 2010 devra être déposée avant le 30 avril 2003. Jusqu'à cette date, ces pays africains pourront confirmer ou retirer officiellement leur déclaration d'intention. Les associations nationales qui confirmeront leur candidature auront ensuite jusqu'au 31 août 2003 pour présenter leur dossier de candidature à la FIFA. Le véritable travail des experts de la FIFA commencera par la suite. Dans les mois suivant le dépôt du dossier, la FIFA inspectera les différents sites et un rapport sera remis au Comité exécutif en avril 2004. Le sprint final commencera alors pour les pays en lice. La désignation finale du pays organisateur de la Coupe du monde 2010, qui réunira 32 équipes, se déroulera dans le courant du mois de mai 2004.