Dans la course à l'organisation de la Coupe du monde 2010, qui aura lieu pour la première fois dans le continent africain, la Confédération africaine de football (CAF), ainsi que l'Union arabe de football (UAF) ont choisi la neutralité. Les deux instances ne soutiendront officiellement aucun des cinq pays en lice. Que le meilleur gagne ! C'est le message délivré par la Confédération africaine de football (CAF)et l'Union arabe de Football (UAF) au Maroc, Tunisie, Libye, Egypte et Afrique du Sud, les cinq pays africains qui se disputent l'organisation de la Coupe du monde 2010. Cette position prise par l'instance continentale a été explicitée par son président, le Camerounais Issa Hayatou pour qui tous les candidats méritent de garder leurs chances intactes dans cette course à l'organisation du plus grand rendez-vous footbalistique de la planète. La décision de ne soutenir aucun des pays candidats a été prise par crainte de «diviser l'Afrique», a fait savoir le président de la CAF, cité par le quotidien nigérian «Daily Champion ». Pour Issa Hayatou, le continent africain est riche par sa diversité culturelle, religieuse et politique, et il est tout à fait normal que cette division se reflète à tous les niveaux, même dans le choix de l'heureux élu. De ce fait, l'homme qui dirige la Confédération africaine, qui est également membre influent de la Fédération internationale de football (FIFA), a estimé qu'il serait tout simplement suicidaire pour la CAF de choisir, parmi ces cinq pays, son candidat officiel pour cette coupe. «Cela va créer du mauvais sang et peut mener à la division du continent», a-t-il affirmé en insistant : «Nous ne voulons pas diviser l'Afrique». Cette position de neutralité a également été adoptée par l'Union arabe de football, qui a décidé de ne choisir aucune des quatre candidatures arabes, et ce alors que les liens linguistiques et religieux sont encore plus forts entre le Maroc, la Tunisie, la Libye et l'Egypte. Ces derniers ne sont pas arrivés à se mettre d'accord sur un seul pays afin de mettre toutes les chances de son côté. Le Maroc a d'ailleurs longtemps revendiqué cette position de par la légitimité historique de sa candidature, qu'il présente pour la quatrième fois, et dont l'expérience acquise dans ce domaine n'est pas disponible chez les concurrents arabes, qui n'en sont qu'à leurs premières candidatures. A cet égard, le dossier marocain, que de nombreux observateurs donnent pour favori arabe dans cette compétition, a d'ores et déjà recueilli le soutien de plusieurs pays arabes, et non des moindres, notamment le soutien de l'Arabie Saoudite, qui préside l'Union arabe, du Qatar, pays du très influent membre de la FIFA Ben Hammam, des Emirats Arabes Unis et du Bahreïn. «Imaginez la Ligue Arabe, qui a des liens religieux forts, incapable d'amener le Maroc, la Libye, la Tunisie et l'Egypte à se mettre d'accord sur un seul candidat pour la Coupe du Monde 2010. Nous voulons rester neutres. Celui parmi ces pays qui gagne, que ce soit l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Egypte, la Tunisie ou la Libye, restera toujours un pays africain», a précisé Issa Hayatou, étayant la position prise par l'instance qu'il préside. La CAF a donc choisi la voie de la sagesse en ne prenant parti en faveur d'aucun des pays africains candidats pour accueillir le Mondial en 2010. Pour elle, le fait que l'Afrique soit choisie, en vertu du principe de rotation des continents décidée par la FIFA, est une bonne chose en soi. Le souvenir des deux dernières candidatures africaines, pour l'organisation de la Coupe du monde en 2006, est encore tout frais. Deux pays africains avaient alors présenté leurs candidatures, le Maroc et l'Afrique du Sud en l'occurrence. Cette double candidature africaine, avait à l'époque, divisé les voix dont dispose le continent africain au Conseil Exécutif de la FIFA, ce qui a ouvert la voie grande ouvert devant la candidature allemande, qui a eu le dernier mot en fin de compte.