La question de la privation de la liberté a suscité, depuis longtemps beaucoup, de polémiques. L'universitaire Fatima Mouhieddine apporte cette contribution. Il est «légitime» que la prison paraisse la peine la mieux appréciée pour la punition de beaucoup de criminels. Cette question de la privation de la liberté a suscité depuis longtemps beaucoup de polémiques, qui ont été nourries par l'importance de la population carcérale de point de vue du nombre croissant et du point de vue de la qualification, d'ou l'intérêt et l'importance donnés à la vie dans la prison : nourriture, hébergement et qualification professionnelle. Et c'est peut-être Michel Foucault, figure emblématique de mai 68 dans son best-seller «Surveiller et punir», qui a le plus donné à la questio, narcérale, l'ampleur qu'elle connaît jusqu'à ce jour. Dans cette optique, le rôle de la santé mentale des détenus est primordial ; mais cette intervention psychothérapeutique se voit contrecarrée par une volonté contradictoire entre la logique carcérale (soucis sécuritaires) qui neutralise le corps et le projet de rendre possible une expérience d'intervention psychothérapeutique qui devient vitale. Cependant la santé mentale des détenus dépend de beaucoup d'éléments relatifs à la question de l'emprisonnement en elle-même mais aussi aux conditions de l'enfermement. 1- La valeur psychologique de la peine correspond généralement à la satisfaction sociale d'un besoin primitif d'auto protection de la société, mais d'un autre côté le jeune détenu se voit subir un choc psychologique renforcé par les mesures prises à son égard qui dépasseront de loin le but initial qui était la dissuasion, dès lors le détenu risque de devenir encore moins normal qu'il ne l'était. C'est pourtant le but propre de ces mesures que d'exercer un effet psychologique sur les détenus. Mais quelle sera la conséquence finale de la sanction sinon des résultats nocifs engendrés par le sentiment d'infériorité et la dévalorisation de soi-même ? tout cela donne aux détenus tout simplement une identité délinquante. 2- Architecture carcérale : l'évolution de l'architecte carcérale apporte non seulement des informations sur la conception architecturale, mais aussi sur une certaine philosophie pénale. La considération architecturale spatiale avait pour but de déshonorer le détenu et l'humilier en lui donnant le sentiment d'être sous contrôle permanent. L'architecture reflète alors le souci de détruire entièrement les formes d'expression morale et corporelle du détenu en favorisant le morcellement et la dépravation morale. L'architecture a donc gagné en tant que force morale à traduire la culture dominante. 3-Les surveillants : le gardien /éducateur était et demeure la figure la plus importante dans le fonctionnement de la prison. En effet, plus que le directeur de la prison ou les autres responsables, le surveillant contrôle directement et complètement la vie des détenus, et alors tout le régime disciplinaire se retrouve réduit à la relation gardien/détenu. Et on a récemment écrit, avec raison, que le caractère et la mentalité des surveillants peuvent avoir plus d'importance que la mentalité des détenus eux-mêmes. En effet dans le régime carcéral, les gardiens structurent la vie journalière dans la prison selon le but et les directives de l'administration mais dans ce processus le gardien/surveillant est le plus inférieur mais aussi le plus indispensable des agents de ce système. Ce statut peu valorisé socialement et financièrement influe directement sur leur rapport aux détenus. La répression éducative s'avère une tache ambiguë. Il faut aussi signaler que cette approche de la peine et de la question carcérale, a été largement dépassée puisque les nouvelles prisons se font dans le but d'humaniser au maximum la vie des détenus au quotidien.