Le prix à fixer devrait être à la portée de tous les ménages et qui soit équitable pour tous y compris les producteurs de lait. La forme de cette gouvernance du juste prix n'est toujours pas définie mais elle pourrait être inspirée des modèles existants. Après plusieurs tentatives de réconciliation avec les consommateurs, Centrale Danone continue de chercher des issues à la crise causée par le boycott. Emmanuel Faber, président-directeur général de Danone, s'est mobilisé en personne afin d'écouter les doléances des consommateurs et répondre à leurs attentes. La journée du 26 juin a été bien chargée pour le PDG qui a profité de sa présence à Casablanca pour rencontrer à la fois consommateurs, épiciers, jeunes, mamans et représentants des salariés et éleveurs de la filière laitière au Maroc. Des échanges fructueux qui poussent l'entreprise à changer incessamment de modèle pour assurer plus d'équité et résorber les pertes significatives engendrées par le boycott. «Je souhaite que nous tissions à nouveau de fortes relations de confiance mutuelle et que nous construisions le futur», a assuré M. Faber lors d'une rencontre de presse tenue à l'occasion de son déplacement à Casablanca. Il s'engage dans ce sens à travailler avec tous les Marocains pour rendre le lait frais pasteurisé plus abordable. Le nouveau modèle promu par Centrale Danone devrait en effet être fondé sur trois engagements majeurs. Première proposition à retenir: ne plus faire aucun profit sur le lait frais pasteurisé Centrale. «Notre objectif est de rechercher l'équité pour la marque, d'assurer un prix du lait le moins cher possible pour les épiciers et les consommateurs tout en protégeant au maximum le prix payé à nos éleveurs partenaires», assure dans ce sens M. Faber. Danone s'engage donc à vendre le lait frais pasteurisé à prix coûtant dans le respect absolu de la loi marocaine et en toute cohérence avec la mission de l'entreprise qui est d'apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre. Centrale Danone promet par ailleurs plus de transparence sur les coûts supportés pour la collecte, les tests de qualité, la pasteurisation, l'emballage, le transport et les coûts de commercialisation du lait frais pasteurisé Centrale. «Cette transparence sera vérifiable par tous, à tout moment», confirme Emmanuel Faber. Le dernier engagement dévoilé concerne le prix de vente. L'ensemble des parties prenantes est impliqué dans ce process. «Pour rendre le lait plus abordable, de façon durable, nous allons faire confiance aux épiciers et consommateurs pour qu'ils décident ensemble de ce que doit être son juste prix», relève-t-on du président du directoire de Danone. Le prix à fixer devrait être à la portée de tous les ménages et qui soit équitable pour tous y compris les producteurs de lait. La forme de cette gouvernance du juste prix n'est toujours pas définie mais elle pourrait être inspirée des modèles existants tels que le label français «C'est qui le patron?» permettant aux consommateurs de fixer les prix. «Nous pourrons discuter ensemble de ces exemples et évaluer comment nous pouvons les adapter au Maroc. Nous démarrons maintenant les travaux pour pouvoir conclure sur la viabilité économique de cette proposition au plus vite. Nous espérons qu'elle recevra un accueil favorable parmi les acteurs concernés», conclut M. Faber. Centrale Danone a rappelé dans ses précédentes communications qu'elle travaille au quotidien à travers une filière d'approvisionnement 100% marocaine, avec une collecte organisée de manière unique auprès de ses 120.000 éleveurs dans toutes les régions laitières du Maroc. L'entreprise achète le lait chez l'éleveur à un prix moyen de 3,60 dirhams par litre, auquel s'ajoutent les coûts des contrôles qualité, de la pasteurisation, de l'emballage et de la distribution. La marge réalisée par l'entreprise reste par ailleurs inférieure à 20 centimes par litre.