Leur nombre a baissé de 11,23% par rapport à l'année 2017 Le dispositif anti-triche musclé du ministère de l'éducation nationale n'a pas empêché les élèves de recourir à la fraude aux examens. Durant la première journée de l'examen du baccalauréat, 751 cas de fraude ont été enregistrés contre 846 l'année précédente, soit une baisse de 11,23%. C'est ce qui ressort des chiffres qui ont été publiés mercredi par le ministère de l'éducation nationale. Notons que 333.551 candidats parmi les inscrits se sont présentés aux examens, soit 98,43% des inscrits. En revanche, seulement 52.054 candidats libres ont passé les examens, soit 59,85%. Pour la région de Casablanca-Settat, 61 cas de fraude ont été notifiés dont 29 parmi les candidats libres, selon les statistiques diffusées par l'Académie régionale. Quant aux personnes ayant filmé les épreuves avant d'envoyer des copies sur les réseaux sociaux, celles-ci ont été arrêtées en coordination avec les services de police. 17 arrestations en une journée Durant la journée du mardi, 17 personnes ont été arrêtées. La brigade locale de la police judiciaire de M'rirt a arrêté, mardi, huit personnes, dont deux candidats passant les examens du baccalauréat, pour leur implication présumée dans des actes de fraude aux examens. Les services de la sûreté nationale avaient déjà ouvert une enquête judiciaire à l'encontre des deux candidats pris en flagrant délit de triche par le comité de surveillance. Un communiqué de la DGSN précise : «Les investigations ont révélé l'existence de liens entre l'un de ces candidats et un groupe «Whats-App» s'activant dans la facilitation des opérations de triche et la fourniture de réponses aux épreuves en contrepartie de sommes d'argent». Suite à l'enquête judiciaire, un groupe suspect a été identifié dans un domicile situé au quartier El Farah à M'rirt. Six personnes ont été appréhendées en flagrant délit alors qu'elles recevaient les questions et transmettaient les réponses au profit des candidats. Les perquisitions effectuées par la police ont permis la saisie de 11 téléphones portables et 3 ordinateurs ainsi que plusieurs ouvrages et programmes scolaires. Une enquête judiciaire a été ouverte à l'encontre des mis en cause sous la supervision du parquet compétent en vue d'identifier toutes les personnes impliquées dans ces actes criminels. Par ailleurs, le même jour, la police judiciaire du district provincial de sûreté de Fqih Bensalah a arrêté neuf personnes pour leur implication présumée dans des actes de fraude aux examens. Les premières investigations ont révélé que le principal suspect, un étudiant universitaire, réservait un logement hébergeant huit autres complices pour fournir les réponses aux sujets des examens en ayant recours aux nouvelles technologies de communication en contrepartie de sommes d'argent reçues de la part des candidats aux examens. Les perquisitions effectuées par la police au domicile du mis en cause ont permis la saisie d'un PC portable et de 13 téléphones mobiles contenant des modèles de questions des examens avec les réponses, tous connectés au réseau via un appareil de piratage d'Internet, qui a également été saisi. Il a aussi été procédé à la saisie d'une somme de 6.660 dirhams perçue auprès des candidats. Les mis en cause ont été placés en garde à vue pour les besoins de l'enquête menée sous la supervision du parquet compétent, alors que les opérations menées par les services de la DGSN se poursuivent en vue d'identifier l'ensemble des personnes impliquées dans ces cas de tricherie. Sanctions : De la note 0 à la prison ferme Pour ces élèves pris en flagrant délit de fraude, des sanctions disciplinaires sont prévues par la loi 02-13 relative à la répression de la fraude aux examens scolaires. Celles-ci vont de l'octroi d'une note de zéro à l'annulation des notes de l'ensemble des matières de la session concernée, jusqu'à la privation de passer l'examen pendant deux années successives. Ces sanctions concernent l'échange d'informations par écrit ou oralement entre les candidats à l'intérieur de l'espace où se déroule l'examen, la possession ou l'utilisation par le candidat d'appareils électroniques, de documents et de manuscrits non autorisés, et les cas de fraude basés sur des indices détectés par les correcteurs au cours de l'opération d'évaluation des prestations des candidats. Pour les personnes ayant diffusé deux sujets d'examen sur les réseaux sociaux après le début des examens, elles risquent gros. Ces jeunes risquent la prison ferme. En effet, l'article 8 de la loi n° 02-13 prévoit une peine de prison de 6 mois à 5 ans en cas de facilitation de la diffusion des sujets d'examen de manière individuelle ou dans le cadre de réseaux.