Elle constitue une source de revenu pour 1,4 million de personnes La filière laitière représente un impact économique important. C'est ce qui ressort de l'exposé effectué au Parlement par le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch. Le responsable a ainsi indiqué devant les membres de la commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants que la filière crée entre 400.000 et 450.000 postes d'emploi directs et indirects. Ce n'est pas tout. Il a souligné que cette filière constitue une source de revenu pour 1,4 million de personnes, que 95% des éleveurs bovins disposent de moins de 10 vaches et que plus de 200.000 éleveurs sont engagés dans la production laitière. M. Akhannouch n'a pas manqué d'attirer l'attention sur le fait que la filière contribue significativement à la sécurité alimentaire, eu égard à la hausse de la production de 42% entre 2008 et 2017, ce qui a constitué un saut qualitatif au niveau de la satisfaction de la demande intérieure à hauteur de 96%. Le développement considérable du secteur a été rendu possible selon le responsable, grâce aux politiques importantes adoptées par le ministère de l'agriculture depuis 2008, matérialisées par le lancement de 68 projets dans le cadre du Plan Maroc Vert. S'agissant du poids économique et social de la filière, les chiffres dévoilés par le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts montrent que l'investissement privé a déployé des efforts colossaux dans l'amont et l'aval laitier, atteignant 5,3 MMDH entre 2008 et 2017, mettant en exergue la contribution du Fonds de développement agricole (FDA) qui a favorisé l'investissement dans les projets de réalisation d'unités d'élevage de vaches laitières à travers l'octroi des aides financières aux éleveurs. Plus loin encore, le responsable a fait savoir que les efforts d'amélioration génétique dans le cadre du Plan Maroc Vert ont été un élément essentiel dans la prédominance de la race améliorée des vaches (71%). Aussi, le nombre des vaches laitières sélectionnées a presque doublé entre 2014 et 2017, en passant de 6000 à 11.960, a-t-il ajouté, mettant en avant le développement de l'élevage de la vache laitière depuis le lancement du Plan Maroc Vert qui a permis de passer de 2,8 millions de vaches laitières en 2008 à plus de 3,3 millions actuellement. Par ailleurs, l'exposé de M. Akhannouch a évoqué certains effets affectant la filière, notamment la désorganisation, la commercialisation informelle et la baisse des revenus en termes de chiffres d'affaires et de contribution au Produit intérieur brut agricole, notant que la réduction de l'approvisionnement en lait auprès des agriculteurs entraînera une baisse de leurs revenus et d'autres activités liées à la filière. Cette situation rendra difficile le paiement des dettes contractées par les éleveurs, a-t-il prévenu. «Le gouvernement assume sa responsabilité et sera toujours aux côtés des agriculteurs en ce qui concerne la filière laitière», a-t-il conclu mettant en garde contre une perte de confiance vis-à-vis des investissements dans le secteur et d'un déséquilibre dans la filière. Les parlementaires et les conséquences du «boycott» La réunion parlementaire a également connu la participation du ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi. Ce dernier a relevé que «le problème qui se pose aujourd'hui est lié au pouvoir d'achat des citoyens face à la hausse des prix, à la lutte contre le chômage et à l'encouragement des investissements étrangers et marocains». Après avoir rappelé que le Maroc occupe la première place en tant que meilleure destination d'investissement en Afrique en 2017, M. Daoudi a appelé à la synergie des efforts et à la mobilisation de tous pour préserver l'image positive du Royaume à l'échelle internationale. De leur côté, les parlementaires se sont arrêtés sur les conséquences du «boycott» du lait et la question de la concurrence au sein de cette filière, ainsi que les moyens adéquats pour moderniser et soutenir les coopératives en vue de valoriser le produit et d'augmenter la rentabilité des agriculteurs, évoquant également le rôle des intermédiaires et spéculateurs. Face à cette situation, ils ont appelé à une intervention «responsable et efficiente» pour contenir la crise dans laquelle se trouve la filière en s'inspirant des expériences internationales en matière de construction, au niveau local, de petites usines de production du lait et ses dérivés.