Des villes dans un état lamentable, un code de travail dans les tiroirs, des finances publiques mal équilibrées : les chantiers de l'équipe Jettou, selon Azzeddine Guessous. Il faut arrêter l'hémorragie. Notre administration n'en peut plus, il est grand temps de dégraisser le Mammouth. C'est en substance le message que veut faire passer Azzeddine Guessous, directeur général d'Alwatanya à l'équipe Jettou. En tout cas, «l'une des priorités qui doit figurer au niveau du carnet de route du gouvernement pour 2003», insiste-il. Pour lui, le Maroc est de loin le pays le plus fonctionnarisé dans le monde. «Il faut arrêter tous les recrutements dans la fonction publique et redéployer le personnel existant souvent en surnombre au profit des administrations qui en manquent» préconise M. Guessous. Le budget de fonctionnement «dévore la totalité des recettes de l'Etat et rien n'est laissé pour le développement et les infrastructures économiques et sociales», fait-il remarquer. Il est donc aberrant de continuer à recruter, mais quelle est l'alternative alors ! En tout cas, le directeur d'Al Watanya estime que les dépenses de l'Etat doivent-être plutôt allouées à la mise en place d'infrastructures qui induiront la création de nouveaux emplois. Le secteur privé en bénéficiera indirectement. Le gouvernement Jettou doit, par ailleurs, accorder une attention toute particulière au code du travail. «Il faut sortir d'urgence ce code sans rechercher à tout prix un consensus entre les parties prenantes», souligne M. Guessous. Cela fait plus de vingt-cinq ans en effet que ce code végète dans les tiroirs de l'administration en attendant un consensus entre les différents partenaires sociaux qui tard à venir. Pourtant tous les partenaires sociaux se plaignent de l'absence d'une législation de travail et appèlent de leurs vœux sa mise en place alors que l'actualité fait état de centaines d'unités industriels paralysées ici et là. Chacun campe sur ses positions et le flou est total. Pi, des régressions sont notées au niveau des positions de certains partenaires sociaux. «Il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités», souligne M. Guessous. «Le consensus est un mode de gestion paralysant», poursuit-il.La troisième mesure préconisée par le DG d'Alwatanya, concerne la gestion de nos villes. Effectivement le déficit est flagrant à ce propos. Pour preuves, il a suffit à quelques trompes d'eau pour que la mauvaise gestion de nos élus soit mis à nue. Les exemples de Mohammedia et de Settat pour ne citer que ces deux villes sont pleins d'enseignements. M. Gussous fait remarquer qu'il est absolument primordial de revoir la gestion de nos villes où «immondices, rues défoncées, insécurité et mendicité deviennent la règle générale». Pour lui, l'intolérables est en train de se banaliser et devient quotidien. «Nos villes sont en train de faire sentir au citoyen, qu'il n'en n'est pas un et qu'il n'a pas la contrepartie des impôts qu'il paie», conclut-il.