Les analystes financiers ne prévoient pas de quatrième année de baisse générale des actions, mais les perspectives à court terme restent assez difficiles. Tour d'horizon. Les investisseurs en actions européennes devront naviguer en 2003 entre les risques de guerre, les révisions en baisse des prévisions de résultats de sociétés, la faiblesse de la croissance économique au premier semestre et l'espoir d'une amélioration au second semestre. L'année dernière à la même époque, on s'attendait à une croissance à un chiffre au cours de 2002. Aujourd'hui, avec l'indice paneuropéen de référence FTSE Europe qui s'apprête à terminer l'année avec une baisse de plus de 30%, on comprend que les stratèges se montrent plus prudents. « Nous ne prévoyons pas de quatrième année de baisse générale des actions mais les perspectives à court terme restent assez difficiles », note Saul Henry, stratège en actions européennes chez UBS Warburg. Dans ces circonstances, les stratèges conseillent toujours les valeurs défensives telles que les services collectifs. Beaucoup estiment également que le secteur télécoms surperforme la tendance mais ils continueront à rester à bonne distance d'anciens secteurs dits "de croissance" comme la technologie et les médias. « Nous prévoyons un niveau d'environ 975 points pour l'Eurotop 300 d'ici la fin 2003, il s'agit donc de gains limités pour l'année », explique Henry. Le principal risque pour le premier trimestre 2003 réside dans les probables abaissements de prévisions moyennes des résultats des entreprises, selon Robert Kerr, stratège actions européennes chez Bank of America, qui les juge actuellement trop optimistes. « Nous avons une prévision de taux de croissance nominal réel de 3% l'année prochaine et nous en tirons une croissance des bénéfices de plus de 25%. C'est un ordre de grandeur très large et cela va être très difficile pour les marchés d'évoluer au fur et à mesure que les abaissements de prévisions tomberont ». Les stratèges s'attendent à ce que le prix du baril de pétrole oscille autour du seuil de 30 dollars tant que subsistera la crainte de perturbations en raison des risques de guerre dans le Golfe et des tensions politiques au Venezuela. Voilà qui pourrait largement soutenir des pétrolières telles que la britannique BP , l'anglo-néerlandaise Shellet l'italienne ENI, selon les analystes, bien que le niveau élevé des cours du pétrole - s'ils s'y maintiennent- menace de faire dérailler la reprise économique mondiale.