Télévision. L'émission économique «Émergence» de la 2M a consacré l'ensemble de son édition de mercredi dernier à la question de l'eau au Maroc. Un chantier national stratégique. L'un des axes fondamentaux sur lesquels compte le gouvernement de Driss Jettou, pour traduire dans le réel ses préoccupations socio-économiques et remplir son cahier de charges vis-à-vis des recommandations Royales les plus solennelles, est celui de la question de l'eau. Une problématique au centre du processus développement, comportant à la fois des aspects purement économiques, d'autres à forte connotation sociale, avec, en arrière-fond, une vaste sensibilité culturelle qui rejoint l'une des thématiques transversales les plus importantes en matière de développement durable. L'émission de notre confrère Rafie S'haki s'est efforcée tout au long de la soirée, avec beaucoup de réussite d'ailleurs, de refléter la complexité de ce vaste chantier, l'accumulation du savoir-faire national en la matière, les énormes ressources matérielles et humaines dédiées à ce secteur, ainsi que la vision portée par quelques-uns des principaux responsables du secteur, invités de l'émission pour exposer les principaux contours de la politique dde l'eau au Maroc. Le fil rouge de l'émission a été assuré par Abdelkbir Zahoud, secrétaire d'État en charge du département de l'eau, qui a plaidé énergiquement la pertinence de regrouper un ensemble de services et de directions autrefois éparpillés entre diverses compétences sous une même bannière pour harmoniser les décisions et gagner en efficience et en cohérence dans l'approche du secteur. Sont également intervenus dans l'émission, notamment le Directeur général de l'Onep, Ali Fassi-Fihri, et Mokhtar Bzioui, haut cadre superviseur du programme Pager d'adduction d'eau potable. Ce dernier thème a d'ailleurs servi à illustrer l'un des domaines de réussite de la politique de l'eau au service du développement durable qui, en dix ans, a couvert près de cinquante pour cent des besoins en eau potable des populations rurales. Des résultats qui autorisent un certain optimisme de la part de l'actuel gouvernement qui a revu à la baisse les délais de généralisation de l'adduction d'eau potable dans les campagnes, à l'horizon 2007, au lieu de 2010 prévue initialement. Une autre marque positive en la matière, celle du concours de l'Union européenne à hauteur de 120 millions d'euros, dont la première tranche a été libérée récemment pour contribuer au financement de ce programme national. Une domaine de coopération donné en exemple par l'ambassadeur de l'UE à Rabat, Sean Doyle, de la nouvelle tendance en la matière, qui consiste à soutenir conséquemment un nombre limité de grands projets dont la conception et la gestion sont crédibles et convaincants. Ce que souligne, de son côté, le ministre Zahoud qui met l'accent sur la volonté de donner plus de visibilité à l'expertise accumulée par le Maroc en matière, de collecte, de gestion et de distribution de l'eau et qui énonce un certain nombre d'orientations porteuses de la politique de son département visant à faire de la question de l'eau l'un des chantiers majeurs de la politique de développement soci-économique du pays. Un chantier qui implique, outre une vision rigoureuse et rationnelle sur la meilleure manière d'intégrer l'ensemble des composantes et des segments relatifs à ce secteur, une vaste vulgarisation de l'importance stratégique de cette ressource et la mise en place des outils et instruments adéquats qui en assurent la bonne gestion et la préservation dans le temps.