La Commission désignée par Sa Majesté le Roi pour préparer un projet de réforme de la Moudawana n'a pas encore terminé ses travaux. Des sources proches du dossier affirment que le résultat des débats serait présenté au mois de mars. La Commission consultative chargée de la révision de la Moudawana (Code de Statut Personnel), désignée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et présidée par Driss Dahak, continue son travail dans une discrétion totale sur le contenu des débats qui ont lieu entre ses membres. La Commission, qui devait terminer ses travaux fin décembre, tient actuellement des réunions marathoniennes afin d'accélérer les travaux. Des sources informées affirment que les membres se seraient fixés le mois de mars pour présenter le résultat du travail de la Commission qui sera sous forme d'un projet d'un nouveau code de statut personnel que le président soumettra à Sa Majesté le Roi. Mais, si l'objectif principal recherché par la désignation de cette commission est de parvenir à un consensus autour d'un certain nombre d'amendements de ce texte, il s'avère que les débats entre les différentes sensibilités idéologiques constituant le groupe sont de plus en plus animés. Ainsi, affirment des sources proches du dossier, les membres se seraient divisés en deux tendances: les conservateurs, au nombre de onze, et les rénovateurs, au nombre de quatre. En ce qui concerne les détails sur les questions à propos desquelles les débats semblent coincés, les membres de la commission se refusent à tout un commentaire. La seule information confirmée par certains d'entre eux est qu'il existe une tendance qui appelle à une interprétation innovatrice des textes religieux alors que d'autres insistent sur la fidélité à ces textes. Rappelons que cette commission avait été créée en avril 2001 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI suite à la polémique suscitée par le Plan National d'Intégration de la Femme dans le Développement (PNIFD) préparé par l'ancien gouvernement présidé par Abderrahmane Youssoufi. Ce plan avait alors fait l'objet de vives critiques des conservateurs dont les mouvements islamistes. Les deux tendances avaient alors organisé des marches pour défendre leurs thèses. La Commission Royale chargée de la révision de la Moudawana est composée de : Driss Dahhak (président), Ibrahim Benseddik (président du conseil des ulémas de Tanger), Mustapha Benhamza (président du conseil des ulémas d'Oujda), Chbihna Hamdati Maa Alainaine (président du conseil des ulémas de Kenitra), Ahmed Khamlichi (directeur de Dar Al Hadith Al Hassania), Mohamed Al Azrak (professeur à l'Université Quaraouiyine), Lahcen Abbadi (professeur à la faculté de la Charia d'Agadir), Mohamed Taouil (professeur à l'Université Quaraouiyine), Mohamed Benmaajouz Mazgharani (professeur à la faculté de droit de Fès), Mohamed Derdabi (président de la Chambre du Statut personnel à la Cour suprême), Abdellah Abboudi (président de la première Chambre de la Cour suprême), Mohamed El Ajraoui (ex-président de la Chambre du Statut personnel à la Cour suprême), Mohamed Skalli (ex-président de la Chambre du Statut personnel à la Cour suprême), Zhour El Horr (Conseiller à la Cour suprême), Rahma Bourkia (présidente de l'université Hassan II de Casablanca), Nouzha Guessous (professeur à la faculté de médecine).