De par la nature de leurs activités, les établissements industriels sont exposés à une multitude de risques. Leur détermination passe obligatoirement par une étude de dangers imposée, en principe, aux sites les plus dangereux. Qu'est-ce qu'un un risque industriel majeur ? Les spécialistes de la question le définissent comme étant un événement accidentel se produisant sur un site industriel et entraînant des conséquences immédiates graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens ou l'environnement. Le terme de site industriel regroupe deux grandes catégories d'activités à savoir les industries chimiques qui produisent ou qui utilisent des produits chimiques en grande quantité : fabrication des produits de base de la plasturgie (PVC...), pharmaceutiques, et les industries pétrolières (ou pétrochimiques) qui produisent, transforment ou stockent l'ensemble des dérivés du pétrole : fabrication des essences, stockage, distribution, etc. La détermination d'un risque industriel passe par une étude de dangers imposée en principe aux établissements industriels les plus dangereux. Sont donc concernées toutes les activités nécessitant des quantités d'énergie ou de produits suffisamment importantes pour qu'en cas de dysfonctionnement, la libération intempestive de ces énergies ou produits ait des conséquences au-delà de l'enceinte de l'usine. Les principales manifestations du risque industriel sont les suivantes : risque toxique dû à la propagation dans l'air, l'eau ou le sol, de produits dangereux, risque d'incendie pouvant entraîner brûlures et asphyxie, dû à l'inflammation des produits, risque d'explosion pouvant entraîner des traumatismes directs ou par l'onde de choc. Toutes ces manifestations peuvent être associées. Comment peut-on identifier les risques industriels ? Cette démarche s'appuie sur une analyse précise et exhaustive des incidents ou accidents s'étant produits (recherche historique) ou pouvant se produire (analyse des défaillances). Il peut s'agir de risques liés aux produits (produit dangereux, explosif, toxique) ; aux procédés de fabrication (en fonction de leur état (liquide, gaz), de la température, de la pression ; aux installations (choix des matériels, mode de stockage (aérien, enterré.., en phase liquide...), au facteur humain ( selon les statistiques plus de 50% des accidents industriels surviennent par négligence humaine, erreur d'appréciation et méconnaissance du problème (facteur d'ailleurs plus difficile à prévoir); aux agressions extérieures (séismes, inondations et autres phénomènes naturels, transport de matières dangereuses, industries voisines, malveillance, terrorisme, chute d'aéronefs...). Après avoir déterminé les accidents susceptibles de se produire dans l'installation et les enjeux concernés, il faut en évaluer les conséquences. Cette modélisation des conséquences se fait par des analyses scientifiques, et les résultats sont reportés sur une carte du site dangereux et de son environnement, sur laquelle on dessine les périmètres de danger. C'est ce qu'on appelle la carte du risque. En fonction des produits utilisés et stockés, de leur quantité... et des vents dominants, on prévoit les caractéristiques du nuage toxique (concentration, direction...) et ses effets sur la population. On trace deux périmètres centrés sur le point du danger : le premier, à l'intérieur duquel il y aura des victimes (morts) : zone létale, le second, plus éloigné, où les personnes peuvent rester 30 minutes sans lésion irréversible. Bien évidemment, à l'intérieur de ces périmètres, la toxicité varie selon chaque individu. Les conclusions de l'étude de dangers peuvent conduire l'industriel et l'administration à prendre des mesures de prévention et de protection supplémentaires. La prévention des risques et la protection des populations nécessitent alors que soient prises des mesures collectives et individuelles. Ces mesures portent entre autres sur le remplacement d'un produit ou d'un solvant par un autre moins dangereux; modifications des modes opératoires, de stockage ; protection contre les actes de malveillance ; formation et sensibilisation du personnel ; renforcement des matériels indispensables à la sécurité : dispositif de lutte contre l'incendie, cuvettes de rétention, citernes enterrées ou semi-enterrées... Une étude d'impact est incontournable afin de quantifier et de réduire au maximum les pollutions chroniques et les nuisances causées par le fonctionnement normal de l'installation sur son environnement.