Sous l'effet de comprimés psychotropes, Hassan a abordé Saïda qu'il a obligé à l'accompagner sous la menace d'un couteau. Il l'a violée dans un terrain vague. Résultats des courses : cinq ans de prison. Chambre Criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. En ce jeudi 31 octobre, cinq mis en cause sont au banc des accusés. Vêtu d'un blue-jean et d'un tricot en coton gris, Hassan, trente-deux ans, est assis parmi les accusés. «Hassan.D…», crie le juge. Hassan se lève et traîne ses pas vers le box. Il tourne cette fois-ci sa tête vers l'assistance comme s'il cherchait quelqu'un du regard. Quelques membres de sa famille sont là. Ils lui expriment leur soutien par des signes de la main. Il sursaute quand le président lui demande à haute voix de décliner son identité. «Hassan. D, né en 1971 à Casablanca, célibataire, sans profession, demeurant à Lahraouiyine…», balbutie-t-il. Le président lève sa tête vers l'assistance et appelle : «Saïda». Une fille dans la fleur de l'âge se lève et avance à son tour vers le magistrat. Elle n'ose pas regarder Hassan qui lui a lancé un regard furtif. Saïda a dix-neuf ans; elle est sans profession et demeure également à Lahraouiyine. Elle n'a jamais connu Hassan, explique-t-elle au magistrat qui lui demande par la suite d'attendre à l'extérieur de la salle d'audience avant d'entamer l'interrogatoire de Hassan. «Tu es accusé de viol, coups et blessures…», lui rappelle le président de la cour. Hassan ne répond pas, le président lui demande aussitôt de parler de sa liaison avec Saïda. Hassan s'est mis à parler d'une façon saccadée. «Elle ne m'a jamais approché»,affirma-t-il. Rares sont les mis en cause qui avouent devant la cour. De coutume, ils tentent de se disculper. Ce n'est pas le cas de Hassan. Il se dit coupable. Il avoue l'avoir violée après l'avoir tabassée. «J'étais sous l'effet de la drogue…», explique-t-il à la cour. Après avoir avalé cinq comprimés psychotropes, il a traîné d'un terrain vague à l‘autre. A mi-chemin, il a croisé Saïda. Elle rentrait chez elle après avoir passé quelques moments avec une amie. Il s'est approché d'elle, lui a lancé quelques mots. Elle n'a pas répondu. Aussitôt, il a brandi un couteau, l'a saisie par le bras droit, l'a menacée et l'a conduite vers un terrain vague. Elle s'est mise à le supplier de la relâcher. Mais en vain. Il lui a ordonné d'ôter sa djellaba et d'enlever son pantalon. Les larmes aux yeux, elle n'a pas cessé de l'implorer. Il finit par lui asséner un coup de pied violent. Il lui a enlevé la djellaba et lui a déboutonné son pantalon avant de passer à l'acte. Après avoir assouvi son désir, il l'a abandonnée et a rebroussé chemin. «J'ai passé la nuit chez moi, jusqu'au lendemain quand les éléments de la gendarmerie royale m'ont réveillé», précise-t-il à la cour. Rentrée à la salle d'audience sur ordre de la cour, Saïda a confirmé les déclarations de son violeur. «Il m'a laissée seule sur le lieu de son forfait…», affirme-t-elle à la cour alors que ses yeux étaient remplis de larmes. Saïda est rentrée chez elle dans un état lamentable. Sa mère, hors d'elle, n'a pas hésité une seconde à l'accompagner à la gendarmerie pour déposer plainte. Hassan est connu des gendarmes bien qu'il n'ait pas d'antécédents judiciaires. Jugé coupable pour viol, coups et blessures, Hassan a été condamné à 5 ans de prison ferme.