Bouchra, seize ans, a perdu sa mère. Son père s'est remarié avec une belle-mère cruelle au point que Bouchra a choisi la fugue. C'est à Kasbat Tadla que Bouchra a vu le jour, il y a seize ans. Ses parents l'aimaient follement puisqu'elle était leur unique fille. Leur situation indigente ne les a jamais empêchés de satisfaire ses besoins. Ils ne concevaient pas la vie sans elle. Bouchra les aimait follement. Elle n'imaginait pas sa vie loin d'eux et elle ne pensait jamais les perdre. Mais le destin en a décidé autrement. La mère de Bouchra est tombée malade. Bouchra se tenait près d'elle en pleurant. Elle craignait de la perdre d'une seconde à l'autre. Son père n'a pas épargné d'effort pour soigner son épouse, il l'a emmenée chez plusieurs médecins. Mais en vain. La mère est restée au lit durant plusieurs mois avant de rendre son dernier soupir. Bouchra fut bouleversée. Elle pleurait à flots. Le coup du destin était plus fort que son cœur, plus grand que son âge et contre ses rêves. Son père n'a pu supporter ses larmes, il a tenté de la consoler, de la calmer, de l'apaiser. Mais en vain. « Je ne peux pas te perdre ma fille comme ta mère, je ne supporte plus de te voir pleurer, cesse de pleurer ma fille », lui demande-t-il. Elle était très triste, accablée au point qu'elle a commencé à choisir la solitude. Seulement, ses amies de l'école et ses enseignants l'ont aidée à sortir de ce calvaire. Bouchra est retournée à l'école, a tenté de reprendre sa vie normale. Mais la blessure que lui avait causé la mort de sa mère était très dure et plus forte qu'elle. Au fil des mois, son père a décidé de se remarier; il ne pouvait plus supporter sa solitude. Il a cherché à droite et à gauche une femme qui peut aimer sa fille. « Oui, ma fille, j'ai trouvé la femme qui va t'aimer comme ta mère », lui dit-il un jour en lui annonçant son remariage. Bouchra n'a pas répondu. Elle s'est contentée de baisser la tête. Son père s'est remarié. Bouchra n'avait aucune objection puisque sa belle-mère la traitait comme sa propre fille. Mais une fois tombée enceinte, la belle-mère a changé son comportement. Elle est devenue cruelle et méchante et la maltraitait pour rien. Elle racontait des histoires mensongères à son mari pour le monter contre sa fille. Le père qui était clément est devenu un monstre; il a commencé à la violenter pour n'importe quelle raison. N'en pouvant plus, Bouchra a choisi la fugue. Elle est sortie de chez elle, a erré dans les rues de Kasbat Tadla pour se trouver, enfin, en compagnie d'un jeune homme, dans un café. Il lui a demandé de l'accompagner chez lui. Bouchra qui n'avait pas où aller, n'a pas refusé. Seulement, le jeune homme l'a surprise. Il lui a demandé de s'enivrer avec lui. Elle a refusé. Mais ses menaces l'ont incitée à obtempérer. Elle a bu le premier verre puis un deuxième. Et à chaque fois, il l'encourageait à continuer jusqu'à ce qu'elle perde conscience. Le jeune homme a déboutonné son pantalon et lui a ôté les vêtements et l'a violée à maintes reprises. Le lendemain, lorsqu'elle s'est réveillée, Bouchra a commencé à faire des reproches au jeune homme. Celui-ci l'a giflée et l'a chassée de chez lui. Bouchra retourne chez elle. Son père n'a pas pu supporter l'état de sa fille et l'a accompagnée chez les gendarmes pour déposer une plainte. Le jeune homme de trente ans a été arrêté et traduit devant la justice.