Vu l'importance de l'histoire de «Kilikis... La cité des hiboux», Azlarabe Alaoui dit n'avoir pas trouvé de difficultés dans le choix des acteurs qui ont accepté sans hésitation de faire partie de l'équipe du film, et sans même discuter le côté financier. «Kilikis... La cité des hiboux» d'Azlarabe Alaoui vient d'être présenté dans le cadre du 19ème FNFT, qui se poursuit jusqu'au 17 mars. Programmé en compétition officielle, ce film de 115 mn traite du sujet des anciens bagnes des années de plomb. Azlarabe Alaoui Lamharzi dit s'être inspiré d'une période de l'histoire du Maroc dans la région de Khémisset, dont le cinéaste est originaire. «La région de Khémisset était malheureusement réputée pour ses centres de détention de l'époque. Alors qu'elle était censée être connue pour sa beauté, ses richesses et la convivialité de ses habitants. J'avais encore huit ans lorsque j'ai appris, de mes amis, fils de soldats ou de mon entourage, l'existence de ces lieux de détention, mais sans pouvoir obtenir de détails», déclare-t-il. A l'issue de la projection de «Kilikis... La cité des hiboux», le cinéaste s'est montré très satisfait de l'accueil que le public a réservé à son film. «Je suis très heureux de l'accueil du public. C'est comme si j'ai eu déjà le grand prix pour ce film», souligne Azlarabe Alaoui. Ayant bénéficié de l'avance sur recettes, le tournage de «Kilikis... La cité des hiboux», qui se déroule entre Khémisset et Ouarzzate, a, selon Azlarabe Alaoui, pris beaucoup de temps. «Je devais choisir entre plusieurs sites pour le tournage et cela a demandé beaucoup de temps et de travail», précise-t-il. Vu l'importance de l'histoire de «Kilikis... La cité des hiboux», Azlarabe Alaoui dit n'avoir pas trouvé de difficultés dans le choix des acteurs qui ont accepté sans hésitation de faire partie de l'équipe du film, et sans même discuter le côté financier. Parmi lesquels, figurent Mohamed Rzine, Hassan Badida, Amine Ennaji, Fatima Harrandi (Rawya), Naima Elmachrqui, Jamal Laababssi et Mohamed Bousbaa, qui sont très connus du public marocain. «Ce film me rappelle aussi une partie importante de ma vie passée comme fils d'un soldat d'une caserne militaire», dit Mohamed Bousbaa, faisant remarquer que «quand j'ai porté l'uniforme militaire d'officier dans le film, j'ai pensé à mon père, soldat de deuxième classe, qui n'a jamais pu réaliser son rêve de monter en grade». Azlarabe Alaoui a ramené le public dans l'une des zones connues pour leurs citadelles transformées en bagnes des années du plomb. Niché entre les montagnes du Haut Atlas, ce «douar des hibous» est un groupement d'habitations réunissant familles et gardiens d'un centre de détention, dont l'existence est restée longtemps secrète. Les habitants ont eu l'habitude de voir des soldats arpenter un pont, suspendu sur un ravin profond reliant ce patelin à la prison de cette citadelle. Il leur était interdit de s'approcher des lieux. Les gardiens ont eu pour mission d'y monter, à tour de rôle, la garde, tout en s'abandonnant à un destin scellé qui a pesé lourdement sur tous les aspects de leur vie. Rien ne filtrait sur l'identité des détenus, sauf «qu'ils étaient des ennemis de l'Etat», comme le laissaient entendre les responsables des lieux. Les habitants de ce douar, dont les soldats et les gardiens de la citadelle, finissaient par réaliser que le douar des hiboux n'est qu'une grande prison où tout le monde était incarcéré.