Le temps est à l'action et la pression. Les transporteurs routiers entament une grève pour inciter le gouvernement à les exonérer de la taxe d'essieu. Dans le but de serrer l'étau autour du gouvernement, l'UMT vient d'exprimer sa solidarité avec l'UGTM qui observe une grève dans le secteur du transport des marchandises. L'objectif de cette pression consiste en l'incorporation de la révision de la taxe d'essieu dans le budget de l'Etat pour l'année 2003. Dans une lettre adressée au ministre de l'Equipement et du Transport, les propriétaires et les chauffeurs de petits véhicules utilitaires (moins de 8 tonnes), affiliés à l'AMTRI/ UMT ( Association marocaine du transport routier interne), ont exprimé leur « solidarité » avec la Fédération Nationale du Transport Routier (FNTR/ UGTM), qui a appelé à une grève des transporteurs de marchandises pour les 23 et 24 décembre. Dans cette missive, l'UMT fait sienne les deux des revendications annoncées par l'UGTM qui consistent à protester contre « la taxe à l'essieu » et le refus affiché par le ministère de tutelle en ce qui concerne l'ouverture de négociations avec les syndicats pour éviter le recours à la grève des 23 et 24 décembre courant ; faisant ainsi allusion aux lettres adressées à ce sujet par la FNTR, les 11 novembre et 10 décembre de l'année courante. Pour la fédération précitée, ce mouvement de débrayage pourrait se prolonger si le gouvernement ne répond pas à ces revendications. L'UGTM proteste, à cet effet, contre « la non-application des lois et de la réglementation mises en place par les autorités gouvernementales concernées » et « la pression fiscale qui devient, de plus en plus, un fardeau et un blocage pour la compétitivité des professionnels, notamment dans son volet relatif à la taxe à l'essieu». Sachant que «le projet de loi de Finances 2003 ne contient aucune indication sur la révision de cette taxe», l'UGTM s'empresse d'inscrire cette démarche dans une perspective d'action corporatiste et de pression contre le gouvernement. La non-adoption du principe du gasoil professionnel, « qui stipule la récupération d'une partie de l'impôt sur la consommation du gasoil par les professionnels, à l'instar de ce qui est pratiqué dans les pays de l'Union européenne, précise la centrale de Abderrazzak Afilal, contribue à affecter les capacités de compétitivité des entreprises nationales dans les pays de l'Union européenne ». La taxe à l'essieu, adoptée en 1989, est de 9.000 dh par an pour les véhicules dont le poids de la charge dépasse 19 tonnes et de 1.050 dh pour ceux dont la charge est comprise entre 8,5 et 19 tonnes. Ces derniers demandent purement et simplement l'exonération de la taxe intérieur de consommation (TIC) sur gasoil, laquelle est de 0,25 dh . par litre utilisé, la publication et la mise en œuvre des textes d'application de la Loi 916-99. Le message est clair, il reste, cependant, à savoir si le gouvernement et le Parlement tiendront compte de cette grève et s'ils répondront aux attentes des transporteurs.