La grève de 48 heures annoncée par les transporteurs de voyageurs s'est soldée par un taux de réussite de 98 % à travers le pays. Cette situation a pris en otage plusieurs milliers de voyageurs. Ce sont les voyageurs qui ont subi le plus la grogne des transporteurs à travers le pays. La grève de 48 heures, du dimanche au lundi, des transporteurs des voyageurs a bien eu lieu avec un bilan final positif. «Le taux de la réussite a atteint 100 % dans certaines régions», annonce Hassan Lkhalîi, le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats des transporteurs routiers du Maroc (FNSTRM). En fait, le taux de 100% a été enregistré dans les villes Fès, Meknès, Oujda, Nador, Rachidia et Béni Mellal. À Casablanca, le taux de la grève par contre a été de 99%, contre 98 % à Rabat. « Au niveau de l'ensemble du pays, le taux moyen de la réussite de notre grève a été de 98 %. Il faut aussi préciser que nous avons décidé d'agir ainsi pour exprimer notre mécontentement et que nous étions, à notre corps défendant, obligés de faire subir des désagrements aux voyageurs durant ces deux journées de paralysie des autocars dans l'ensemble des gares routières du Maroc», ajoute-t-il. En fait, le spectacle désolant, hier à la gare d'Ouled Ziane, à Casablanca, renseignait sur le calvaire des voyageurs, suite à cette grève. Les chauffeurs des grands taxis, profitant de cette situation, faisaient la pluie et le beau temps. « Je dois absolument me rendre aujourd'hui (lundi) à Rabat pour un rendez-vous dans une administration. Les autocars sont en grève, je me suis dirigée donc vers un grand taxi qui a plus que doublé son prix», précise cette jeune femme qui a pu finalement, en jouant des coudes, trouver une place. Car ce n'est nullement une chose aisée de prendre un grand taxi lorsqu'une dizaine de personnes tentent de «se fourguer» en même temps. Si les chauffeurs de grands taxis ont su profiter de cette grève, certains transporteurs de voyageurs n'ont pas été en reste. «Les autocars de la société Chihatour n'ont pas observé la grève. Cette société a même procédé à l'augmentation des prix. Le billet du trajet Casablanca-Agadir a été fixé à 250 dirhams alors qu'en temps normal, il ne coûte que 100 dirhams. Idem pour le billet Casablanca-Marrakech qui a été vendu à 150 dirhams au lieu de 60 dirhams», note Hassan Lkhalîi. Et d'ajouter que «quatre sociétés de transport des voyageurs ne se sont pas jointes à notre grève. Il s'agit précisément de la CTM, Satas, Supratours et Sat». Parmi les demandes de la Fédération nationale des syndicats des transporteurs routiers du Maroc, un allègement des taxes et une reconsidération des règles des contre-visites. Le secrétaire général de la FNSTRM veut également que le gouvernement accorde au secteur du transport routier des voyageurs une autorisation pour l'utilisation du gasoil professionnel. « Parce que nous ne voulons pas répercuter la hausse des prix que vient de connaître les carburants sur les prix des voyages, nous revendiquons, à l'instar des professionnels du secteur de la pêche, une utilisation du gasoil professionnel subventionné», demande-t-il comme si c'était un droit. L'assemblée générale de la Fédération est prévue pour demain. Décidement, le transport au Maroc marche sur la tête. L'Etat marocain est plus que jamais interpellé pour garantir au citoyen un service de qualité.