Transport routier. L'UGTM vient de suspendre sa grève dans le transport et compte arracher des acquis en faveur des grévistes, même en dehors de l'espace arrêté par les dispositions du budget du gouvernement. La Fédération Nationale du Transport Routier (FNTR) vient de décider « de ne pas prolonger la grève » de 48 heures, observée lundi et mardi (23 et 24 décembre). Dans un communiqué, il a été annoncé que la suspension de ce mouvement de débrayage est intervenu « dans l'attente des résultats des concertations avec le ministère de tutelle ». Ces discussions portent sur l'examen des moyens susceptibles de surmonter les difficultés en rapport avec la détérioration de la situation du secteur du transport des marchandises, en général, et des entreprises nationales de transport routier, en particulier, ajoute le communiqué. Comme nous l'avons annoncé auparavant, la FNTR, en tant que syndicat apparenté à l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a entamé la grève précitée, en guise de protestation contre la mise en application de la taxe à l'essieu et le refus du gouvernement d'entamer des négociations au sujet de l'annulation de cette taxe. Adoptée en 1989, celle-ci est de l'ordre de 9.000 dh. par an pour les véhicules dont le poids de la charge dépasse 19 tonnes et de 1.050 dh pour ceux dont la charge est comprise entre 8,5 et 19 tonnes. Pour cette deuxième catégorie de transporteurs, il s'agit, en premier lieu, d'une demande portant sur l'exonération de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur gasoil, qui est de 0,25 dirhams par litre utilisé. Pour arriver à cette fin, la Fédération a, dans un premier temps, soit les 11 novembre et 10 décembre de l'année en cours, adressé des lettres au ministère de tutelle lui faisant part de ses revendications. Mais, avec l'approche de la date d'adoption, par les chambres du Parlement, de la loi de finances pour l'année 2003 et en raison de l'absence d'une rubrique au niveau du budget, concernant ce sujet, la Fédération a jugé nécessaire d ‘élever le degré de la pression et d'entamer une grève de 48 heures, qui devrait-être prolongée selon les propos de ses protagonistes. L'UGTM a justifié le recours à cette décision par sa protestation contre « la non-application des lois et de la réglementation mises en place par les autorités gouvernementales concernées (Loi 916-99) » et « la pression fiscale qui devient, de plus en plus, un fardeau et un blocage pour la compétitivité des professionnels notamment dans son volet relatif à la taxe à l'essieu ». En même temps, l'Union marocaine du travail a rendu public un communiqué à travers lequel elle exprime son soutien aux grévistes. Finalement, le projet de la loi de Finances fut adopté par la Chambre des représentants, et, en marge de l'enceinte parlementaire, des négociations ont été ouvertes entre le ministère du transport et la fédération des grévistes. Mais jusqu'à présent, l'on ne sait pas encore si cette trêve est durable et si le mouvement de débrayage s'est soldé par un acquis pour les transporteurs.