Américains et Britanniques préparent une offensive amphibie comme première étape de l'invasion terrestre de l'Irak, annonce une source militaire britannique. «Les discussions sur de futures opérations amphibies sont à un stade avancé», a affirmé cette source. Cette option est retenue par les stratèges anglo-américains pour ne pas exposer de grosses concentrations de forces terrestres à des attaques de type chimique ou biologique. «Il ne serait pas raisonnable de concentrer 200.000 soldats en un seul endroit pour en faire une cible idéale», a soutenu cette source. Un débarquement amphibie présente aussi l'avantage de réduire l'impact d'une attaque alliée contre l'Irak par le biais de pays arabes dont les Populations, voir les gouvernements, ne sont pas acquis à une agression contre l'Irak à partir de leurs territoires. Et au transit d'importants effectifs occidentaux. La source anglaise précise qu'une fois ce débarquement amphibie effectué, les troupes terrestres pourraient alors entrer en action à leur tour. La tâche sera d'autant plus facile que les Anglais et les Américains contrôlent déjà les principales voies maritimes menant à l'Irak.. Ces marines opèrent désormais librement au large de Chatt al-Arabes, qui commande l'accès au port pétrolier irakien de Bassorah, sur l'Euphrate. Washington et Londres laissent entendre qu'une offensive sur Bagdad serait lancée probablement début 2003. Le Président George Bush a reporté un voyage en Afrique, programmé pour janvier, pour des raisons «intérieures et internationales», a indiqué la Maison-Blanche. Washington a déjà indiqué que Bagdad était en «violation patente» de la résolution 1441 de l'ONU et a renforcé ses effectifs dans le Golfe qui avoisineraient les 100.000 hommes à brève échéance. Lors du sommet annuel du Conseil de Coopération du Golfe, des voix s'étaient élevées pour appeler à l'union face au péril d'une guerre. L'Irak partage des frontières avec deux des pays du CCG et une intervention militaire contre Bagdad pourrait déstabiliser toute la région. Les membres du CCG se sont tous publiquement opposés à une guerre, mais la plupart de ces pays abritent des bases américaines. Chose rare, l'Arabie saoudite a procédé le week-end à un test de ses sirènes d'alerte. Sur le terrain, l'aviation anglo-américaine a largué sur le Sud de l'Irak des tracts invitant à écouter des fréquences radio diffusant des appels à rejeter le Président Saddam Hussein, a annoncé le commandement central américain. Il s'agissait du troisième largage de ce type en trois mois. En outre, des agents de la CIA, en liaison avec des responsables kurdes, opèrent depuis plusieurs semaines dans le Nord de l'Irak, pour préparer l'offensive contre Bagdad, rapporte le New York Times., Des équipes de la CIA travaillent dans cette région, qui échappe au pouvoir central irakien depuis la première guerre du Golfe en 1991, avec les deux principaux mouvements politiques qui contrôlent la région, l'UPK et le PDK. Ces agents examinent des sites qui pourraient accueillir des bases militaires. Ils sélectionnent aussi des éclaireurs et des interprètes chargés d'aider les Américains au moment de l'invasion de l'Irak. Au plan des réactions, le ministre russe des affaires étrangères Igor Ivanov a déclaré hier qu'une campagne militaire en Irak irait contre les intérêts nationaux de la Russie. Le ministre a ajouté que Moscou n'avait aucune intention de participer à une telle campagne. « La chose la plus importante est de s'assurer que l'Irak n'a pas d'armes de destruction massive. Tous les autres objectifs sont contre nos intérêts », a affirmé Igor Ivanov. De son la presse égyptienne affirmait hier que les Etats-Unis avaient pris de manière anticipée la décision de frapper l'Irak sans attendre le résultat des inspections de l'ONU. Il est clair qu « le but des Etats-Unis « n'est pas ‘éliminer les armes de destruction massive, mais de détruire l'Irak », affirme Al-Ahram qui souligne que « les Etats-Unis ont décidé la guerre depuis longtemps ». Par ailleurs le experts des Nations unies ont commencé à inspecter six sites hier, dont un centre d'études spatiales qu'ils visitent pour la première fois. Ce site est spécialisé dans l'étude de l'espace. Il a reçu la visite d'une équipe spécialisée en balistique. Une autre équipe a visité un centre spécialisé dans la fabrication de missiles Al-Hussein, version irakienne du Scud.