La cérémonie émouvante présidée conjointement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président de la République française, ce week-end à Paris, pour inaugurer la Place Mohammed V, est avant tout un hommage solennel et chargé de significations et de symboles à l'endroit du père de l'indépendance du Maroc. La cérémonie émouvante présidée conjointement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président de la République française, ce week-end à Paris, pour inaugurer la Place Mohammed V, est avant tout un hommage solennel et chargé de significations et de symboles à l'endroit du père de l'indépendance du Maroc. Ayant conduit son pays dans les épreuves, celle de son statut sous tutelle d'une puissance étrangère, comme celle d'un début de siècle meurtrier dans l'histoire de l'humanité, Feu S.M. Mohammed V, avec un sens politique trempé dans un fond de sagesse, de vision et de capacité d'anticipation sur l'avenir, a doté notre pays d'un ensemble d'atouts qui continuent jusqu'à nos jours à lui servir à la fois de viatique, de points de repère et de socle, lui assurant la position qui est la sienne en termes de stabilité, d'authenticité, de clairvoyance et d'ouverture. Les fortes paroles échangées lors de cette cérémonie par les deux Chefs d'État ont rappelé les gestes majeurs dans l'itinéraire de cet homme qui a su concilier les exigences d'un patriote convaincu, dépositaire, symbole et incarnation d'une forte revendication nationaliste, avec les qualités d'humanisme et d'universalisme de haut vol, qu'il a su traduire en initiatives courageuses et exceptionnelles, compte tenu du contexte conflictuel dans lequel elles ont été inscrites. Pour se représenter le caractère visionnaire et précurseur de cette attitude à laquelle a été rendu hommage à Paris, il suffit de se remémorer comment S.M. Mohammed V avait appelé le peuple marocain, au début de la Deuxième Guerre mondiale, à apporter un soutien sans réserve à la France et à ses alliés dans leur combat contre la barbarie nazie. Un appel, qui plus est, pour la transmission duquel le Sultan, en sa qualité d'Amir Al Mouminine, avait choisi le canal hautement significatif des mosquées lors de la prière solennelle du vendredi. Un épisode qui fait honneur à un peuple musulman qui associe, grâce à l'initiative de son Souverain, sa pratique spirituelle avec la défense des idéaux universels incarnés par la lutte contre le despotisme et l'obscurantisme totalitaire. Dans une démarche cohérente qui continue à susciter l'admiration de tous ceux qui ont eu à se pencher sur cet épisode de l'histoire, Mohammed V avait refusé au gouvernement de Vichy, collaborateur de l'occupant nazi, d'appliquer sur le territoire marocain les lois scélérates et antisémites contre les citoyens marocains de confession juive. Ces gestes hautement significatifs mis en regard avec la force de caractère et la vigueur de conviction dont le Souverain défunt avait fait montre dans la défense des droits du Maroc à l'indépendance, comme dans la concrétisation des liens de solidarité à l'échelon maghrébin, africain, arabe et musulman, rappellent une personnalité construite qui a imprimé de son cachet l'histoire et les orientations du Maroc contemporain. L'actualité, rappelée à juste titre par les orateurs lors de la cérémonie de Paris, souligne combien des itinéraires et des profils comme ceux de Mohammed V sont nécessaires dans un monde où les sectarismes et les doctrines de rejet et d'exclusion continuent à menacer l'avenir de l'humanité.