L'inauguration par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président français jacques Chirac de "la place Mohammed V" à Paris est un nouveau jalon dans l'Histoire de l'amitié franco-marocaine. C'est demain, vendredi, que Sa Majesté le Roi Mohammed VI inaugurera à Paris, en compagnie du président français, Jacques Chirac, une place qui portera désormais le nom de feu Sa Majesté Mohammed V. La future "place Mohammed V" est située dans le Vème arrondissement entre l'Institut du monde arabe et Notre-Dame de Paris. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, devrait également prendre part à cette cérémonie hautement symbolique et qui a été évoquée lors de la dernière visite du président Chirac à Rabat le 2 décembre dernier. Élevé au rang de "compagnon de la Libération" par le général de Gaulle, le 29 juin 1945, feu S.M. Mohammed V est l'un des deux chefs d'Etat ayant ce titre en compagnie du roi Georges VI d'Angleterre qui l'obtient en 1960. Le défunt Roi avait pris la décision de soutenir la France, alors sous colonisation allemande, contre le nazisme. Dès le 4 septembre 1939, suite à la Déclaration de Guerre, un message Royal était lu dans toutes les mosquées du Royaume , appelant le peuple marocain à combattre aux côtés de la France et des alliés. "À partir de ce jour, et jusqu'à ce que l'étendard de la France et de ses alliés soit couronné de gloire, nous devons lui apporter un concours sans réserve, ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice", disait le message de Feu S.M. Mohammed V. Un engagement ferme qui restera à jamais gravé dans la mémoire des Français. Le Sultan du Maroc marquait ainsi l'attachement des Marocains aux principes du droit, de la justice et de la liberté. En réponse à cet appel, 80.000 soldats marocains s'étaient engagés, en hommes libres, et avaient pris part au second conflit mondial aux côtés des 250.000 combattants français. Beaucoup sont tombés dans le champ d'honneur et les victimes marocaines ont atteint 15 852 entre morts, blessés et disparus, soit 12% des pertes alliées. C'est dire l'étendue du sacrifice marocain. Même après la première défaite de la France en 1940, feu S.M. Mohammed V avait maintenu sa position ferme et déterminée en refusant d'appliquer les lois discriminatoires anti-juives qui étaient édictées par le régime de Vichy. Le défunt Souverain s'était notamment distingué par son refus de recevoir les commissions allemandes d'armistice. Rappelons aussi que son compagnon de lutte, feu Sa Majesté le Roi Hassan II, avait été le premier chef d'Etat à voir défiler l'armée de son pays à côté de l'armée française lors du défilé de la fête nationale française. En effet, le 14 juillet 1999, lors d'une cérémonie impressionnante et pleine d'émotion partagée, feu S.M. Hassan II avait été "l'invité d'honneur" du Président Jacques Chirac, lors du défilé militaire marquant les festivités du 14 juillet où, pour la première fois, un contingent étranger autonome, la Garde Royale, avait participé à cette démonstration annuelle destinée à montrer au grand public l'évolution de l'armée française. L'inauguration qui aura lieu demain, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président français Jacques Chirac, est un événement d'une grande signification historique puisqu'il pérennise l'amitié franco-marocaine bâtie sur un engagement conjoint sur la voie du dialogue et du respect des principes de liberté et de droit. (Lire également l'entretien avec M. Asserraf, P7)