Safaa Abdellaoui, directrice générale du Mogador Kasbah Marrakech ALM : Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à faire carrière dans l'hôtellerie ? Safaa Abdellaoui : J'ai toujours été passionnée par le monde de l'hôtellerie et les valeurs qu'il représente : la rigueur, le sens de l'accueil et le contact humain. J'ai choisi l'option Hôtellerie lors de mes études à l'Ecole supérieure de gestion de Marrakech et j'ai intégré Mogador Hotels & Resorts à l'âge de 22 ans en tant que responsable des relations publiques de l'entreprise. Année après année, j'ai gravi les échelons jusqu'à devenir directrice générale adjointe, puis directrice générale du Mogador Menzeh et, récemment, d'être nommée directrice générale du Mogador Kasbah Marrakech. Vous avez progressivement gravi les échelons pour accéder à 34 ans au poste de directrice générale du Mogador Kasbah. Que représente pour vous cette nomination ? C'est l'aboutissement d'un parcours de douze années dans une entreprise qui a su me faire confiance et dans laquelle j'ai été formée de la meilleure des manières. Je ressens donc une immense fierté et je sais aussi que c'est un nouveau challenge qui s'offre à moi. Mogador Hotels and Resorts est aujourd'hui l'une des plus grandes chaînes marocaines avec 12 unités et un palais des congrès dans 5 villes de notre pays et nous sommes déjà 4 directrices générales d'unités et 3 directrices centrales, preuve que le groupe fait confiance au management féminin. En quoi consiste votre travail au quotidien ? Diriger un établissement hôtelier nécessite une organisation millimétrée pour tous les services avec un seul objectif qui est celui de satisfaire notre clientèle. J'ai donc à la fois un rôle de manager et de superviseur. Chaque jour, je réalise la tournée des différents départements. Je m'entretiens avec les responsables, vérifie la qualité des prestations de mes collaborateurs, m'assure que tout est en ordre, que les charges et dépenses sont contrôlées, etc. Un volet important de ma fonction concerne aussi le développement commercial, qui est essentiel pour maintenir l'établissement dans une dynamique de croissance. Et, bien sûr, je garde un œil quotidien sur les ressources humaines pour maintenir une motivation permanente pour chacun des membres. Les femmes et les hommes sont le capital de notre métier ! Comment faites-vous pour diriger un hôtel et vous imposer auprès de la gent masculine ? Contrairement à l'image véhiculée, l'hôtellerie n'est pas un métier d'hommes. Les femmes y sont nombreuses, à tous les postes. Elles sont appréciées pour leurs qualités : la précision, l'exactitude, le savoir être, le sens de la communication. Au sein du Groupe Holding Ynna qui, je rappelle, fait confiance au management féminin lequel représente 40% de l'effectif, le travail est jugé à sa juste valeur indépendamment du genre, de la religion ou de la nationalité. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées en tant que femme dans l'exercice de vos fonctions? Je n'ai rencontré aucune difficulté, je dirais même que c'est le contraire ! En tant que femme, évoluer dans le secteur de l'hôtellerie m'a apporté davantage de facilités qu'ailleurs. Le personnel masculin est en effet beaucoup plus attentif et répondant. Sans doute parce qu'une femme a tendance à développer un management plus doux et moins autoritaire. Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui veulent réussir leur carrière ? Quel que soit le secteur d'activité, il faut savoir être humaine en toutes circonstances. Rester à l'écoute, diriger sans rigidité, faire preuve de souplesse. Les ressources humaines sont la chose la plus importante, notamment dans l'hôtellerie. Sans l'engagement de votre personnel, vous ne pourrez atteindre aucun de vos objectifs !