Le Premier ministre israélien, qui vient d'être épinglé par son chef d'état-major pour son expansionnisme, a fait état de contacts avec les Palestiniens pour reprendre les négociations. Le Premier ministre israélien est épinglé une autre fois, mais par les siens, à propos de sa politique raciste et belliqueuse envers les Palestiniens. En effet, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Moshe Yaalon, qui a toujours soutenu le langage des armes et du feu pour réprimer les Palestiniens a changé brutalement d'avis. Dans un entretien avec la presse israélienne, le général Moshe arguait que «la lutte contre les groupes palestiniens ne pouvait être efficace que si elle était accompagnée de négociations de paix». Le chef d'état-major de l'armée israélienne estime que la politique actuelle menée par le gouvernement israélien ne peut qu'aboutir à davantage de violences. Il argue que «les restrictions ne font qu'attiser la haine des Palestiniens envers l'Etat sioniste et alimente justement la sympathie pour les groupes extrémistes qu'Israël entend démanteler». Moshe Yaalon accuse aussi le gouvernement israélien d'avoir contribué à la démission du pragmatique Mahmoud Abbas en refusant de faire les concessions qui auraient appuyé la crédibilité de l'éphémère Premier ministre palestinien. Pour lui, la décision du cabinet israélien de "déloger" le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat n'aurait fait que renforcer le dirigeant palestinien. Les critiques du général Moshe Yaalon, ont provoqué la colère d'Ariel Sharon et de son ministre de la Défense. Ce qui a valu au général une convocation et un rappel à l'ordre du ministre de la Défense. A la suite de cette controverse entre le Premier ministre et son chef d'état-major, Sharon a fait état de «contacts avec les Palestiniens, mais pas au niveau des Premiers ministres, à la demande des Palestiniens pour qui Ahmad Qoreï doit consolider sa position». Du côté palestinien, samedi, Ahmed Koreï s'est dit prêt à prendre son homologue Ariel Sharon «au mot et à renouer le dialogue israélo-palestinien pour relancer une feuille de route, pour la paix au Proche-Orient, mort-née». Le Premier ministre palestinien, qui tente de former un gouvernement élargi pour remplacer le "cabinet de crise" dont le mandat d'un mois vient à expiration ce mardi, a précisé qu'aucune date n'avait été arrêtée pour une reprise des contacts. L'offre de Sharon a été interprétée comme un assouplissement de la position d'Israël en la matière. Elle vient s'ajouter aux discussions que devrait avoir la semaine prochaine le ministre israélien de la Défense, le général Shaul Mofaz, avec des responsables palestiniens. Le Premier ministre israélien, qui a toujours bloqué les négociations entre les deux parties préférant le langage de la force, serait-il entrain de manœuvrer pour gagner du temps en vue de régler la crise qu'aurait provoquée les critiques de son chef d'état-major, ou a-t-il finalement compris que la violence n'engendre que la contre- violence et menace la stabilité de toute la région ? Toutes les négociations qui ont été entreprises entre les deux parties, depuis Oslo jusqu'à Taba, n'ont débouché sur aucun accord de paix. Les initiatives de paix proposées par les grandes puissances et les pays arabes ont été également avortées par le comportement du gouvernement israélien. Seuls les prochains jours pourraient démontrer si l'offre de Sharon a pour objectif effectivement l'instauration de la paix dans la région ou seulement des manœuvres en vue de calmer les Israéliens de plus en plus hostiles à sa politique envers les Palestiniens.