Le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a rendu dans l'après-midi du mardi 1er février sa première décision depuis son installation. Une décision très attendue sur la polémique opposant dans le fond le PJD à 2M au sujet du traitement de l'affaire dite du Tsunami. Le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a rendu dans l'après-midi du mardi 1er février sa première décision depuis son installation. Une décision très attendue sur la polémique opposant dans le fond le PJD à 2M au sujet du traitement de l'affaire dite du Tsunami. Cette instance a pris une position équilibrée où chacun des protagonistes a été rétabli dans ses droits. Il est vrai que le sujet, hautement sensible, est de ceux qui divisent un pays. D'ailleurs, la société marocaine a été presque coupée en deux sur fond de manifestations et de contre-manifestations entre les partisans du PJD et les supporters de l'association de Jamal Berraoui. Dans son jugement, le CSCA a débouté le journal Attajdid en jugeant sa plainte irrecevable puisque cette institution n'a pas vocation à se prononcer sur les saisines émanant d'organes de presse qui doivent dans des situations similaires recourir à la justice. Maintenant que dit cette décision ? Tout en reconnaissant implicitement que 2M n'a pas fait un reportage équilibré puisqu'elle lui a ordonné d'accorder un droit de réponse à un représentant du PJD, le CSCA a néanmoins reconnu à la chaîne de Aïn Sebaâ un autre droit. Celui de disposer de sa propre ligne éditoriale fondée sur “le respect des valeurs essentielles de civilisation, de modernité et de démocratie“. D'autant plus que la chaîne est une télévision de service public financée en partie par le contribuable grâce à une redevance prélevée sur sa note d'électricité mensuelle. Au-delà de cette cotisation, 2M reste une chaîne publique qui a obligation de traiter les sujets selon la politique de l'État. Partant de là, la question est de savoir quelle est la stratégie des pouvoirs publics marocains envers l'islamisme en général et les porteurs de cette idéologie en particulier ? À chaque fois que le PJD, par exemple, prend une position sur un thème quelconque, les outils de communication de l'État doivent-ils lui tomber à bras raccourcis au nom de la lutte contre l'extrémisme ? Le jugement du CSCA est clair là-dessus. Reste le commentaire de sa décision fait par la chaîne dans son journal télévisé du mardi 2 février. Le nom de Jamal Berraoui a été cité comme étant celui qui a été à l'origine de la confusion “ préjudiciable au plaignant (le PJD) dans la perception du téléspectateur“, selon le CSCA. Ce traitement ressemble à un lâchage en direct de l'intéressé considéré comme étant la personne par qui toute cette mauvaise affaire est arrivée. 2M pour s'absoudre fait porter en quelque sorte le chapeau à l'interviewé alors que la chaîne est censée avoir pris toutes les dispositions professionnelles nécessaires avant la diffusion du reportage incriminé. Jamal Berraoui est ainsi devenu la cible préférée du journal Attajdid qui, il faut le souligner, relaie les thèses du PJD. Cette publication illustre régulièrement ses articles haineux à son encontre avec ses photos. Ce qui pourrait être interprété comme une manière de le diaboliser et de le livrer à la vindicte islamiste. Ce qui est répréhensible car extrêmement dangereux.