Réunis depuis lundi à Bruxelles, les ministres européens de la pêche se sont penchés sur la réforme de la politique commune de la pêche (PCP). Un dossier qui reste loin de faire l'unanimité. Pour les ministres européens, réunis depuis lundi à Bruxelles, l'heure est à la pêche…en eaux troubles. Et pour cause, la politique commune de la pêche (PCP) est loin de susciter l'unanimité au sein des pays membres. Les propositions formulées par la Commission européenne sont rejetées par les pays du sud de l'UE et l'Irlande. L'enjeu étant de garantir la survie de plusieurs espèces de poisson d'un côté, et de la préservation de plusieurs dizaines de milliers d'emplois dans le secteur de l'autre, ces discussions devront se poursuivre au moins jusqu'à jeudi. Le climat est empreint d'une tension inégalable, doublée de manifestations de protestation enregistrées ici et là, notamment dans les pays formant le groupe dit des « amis de la pêche » (France, Portugal, Espagne, Grèce, Irlande et Italie). Le projet de réforme de la PCP, soutenu par les écologistes et les pays nord-européens, prévoit de réduire la flotte de pêche des Quinze pour préserver des ressources halieutiques en baisse alarmante dans les eaux communautaires, selon des avis scientifiques. Il propose notamment de réduire de 80 pc la pêche au cabillaud et de 75 pc la pêche au merlan en 2003. Les adversaires de ce plan récusent la validité de ces avis. Pour eux, ces nouvelles limitations pourraient conduire à la ruine. Pour l'initiateur de la réforme, le Commissaire européen à l'agriculture et à la pêche, Franz Fishler, le choix auquel l'UE doit faire face «est difficile mais clair. Ou bien nous faisons tout notre possible pour garantir l'avenir de notre secteur de la pêche en prenant des mesures qui seront indéniablement douloureuses à court terme ou bien nous en différons ,une fois de plus l'adoption jusqu'à ce que, inévitablement, les stocks s'effondrent les uns après les autres, avec toutes les conséquences que cela implique pour le secteur». Outre la suppression des aides à la modernisation des bateaux (qui en augmente encore les capacités de pêche), l'exécutif européen suggère d'accroître les contrôles pour prendre les fraudeurs sur le fait et d'augmenter la taille des filets afin de permettre aux juvéniles d'y échapper.