En lançant mardi à Rabat «Chikaya.ma», le gouvernement démontre son adaptation aux nouveautés technologiques. C'est, en fait, un « must » exprimé par Saad Eddine El Othmani lors de l'annonce officielle de cette plate-forme web. Un site uniformisé qui permet aux citoyens de communiquer avec les responsables administratifs à tout moment. L'objectif étant, selon le chef de gouvernement, «de mettre le citoyen au centre des intérêts de l'administration». Rompre avec des mentalités autour de l'administration Au-delà de ce lancement, M. El Othmani estime qu'il existe des problématiques dans l'administration. Dans ce sens, il rappelle certaines mentalités autour de l'administration. D'où l'intérêt de cette plate-forme. «Nous avons la volonté de mener des réformes pour répondre aux besoins des citoyens, voire les entreprises et les investisseurs ainsi que la société civile», enchaîne le chef de gouvernement. D'après ses dires, ce site est le premier usage des plus nouvelles technologies en communication avec les citoyens «qu'ils soient à l'étranger ou dans le pays». Un travail de fourmi sur le Net à haut débit M. El Othmani saisit son passage pour indiquer que sa troupe travaille sur l'Agence nationale de réglementation des télécommunications. «Nous avons approuvé lors du dernier Conseil de gouvernement un service universel destiné à poursuivre la généralisation d'Internet à très haut débit dans les différentes régions tout en tenant compte des moyens et des machines dont disposent les citoyens. Nous avons également émis le financement adéquat», détaille-t-il. A propos de « Chikaya.ma », M. El Othmani estime que cette plate-forme, qui permettra de détecter les intérêts des citoyens, astreindra l'administration à répondre aux plaintes de ceux-ci. Le tout étant dans un délai de 60 jours. Cette durée peut être réduite à 15 jours au cas où la doléance prend la forme d'observation faite par les citoyens bien que certains commentaires n'exigent pas de réponse. Le chef de gouvernement, qui ajoute que des statistiques dévoileront les administrations les plus réactives, estime que cette plate-forme permettra également de surmonter les écueils et lutter contre la corruption. Regagner davantage la confiance du citoyen A son tour, le ministre chargé de la réforme de l'administration et de la fonction publique, abonde dans le même sens. «Cette plate-forme web se veut de réconcilier l'administration avec le citoyen», ajoute Mohamed Ben Abdelkader. C'est aussi une manière de regagner la confiance des citoyens. Tout comme le chef de gouvernement, le ministre rappelle que ce site intervient en réponse aux orientations royales et constitutionnelles en matière de traitement des plaintes des citoyens. M. Ben Abdelkader évoque également le nouveau décret entré en vigueur dès le début de l'année 2018. Celui-ci régit la manière de recevoir et traiter les plaintes des usagers. Ce décret stipule également d'élaborer des rapports annuels autour de l'objet des plaintes et des réponses pour être soumis, par la suite, au chef de gouvernement. De plus, le ministre chargé de la réforme de l'administration et de la fonction publique, qui estime que ce site permet aux citoyens de faire le suivi de leurs plaintes, indique que celui-ci est destiné à améliorer le service public. A ses yeux, cette page web abonde également dans le sens de la réforme de l'administration. Pour rappel, «Chikaya.ma» comprend également une application téléchargeable sur Google Play et Apple Store. Elle comprend aussi le numéro d'appel 3737. Le grand apport du département de Moulay Hafid Elalamy Egalement de la partie, le secrétaire d'Etat chargé de l'investissement, Othmane El Firdaous, estime que le projet de cette page web est « exemplaire». Selon le secrétaire d'Etat dont le département relève de celui de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, ce projet concerne 45 administrations différentes. «Nous avons besoin d'un citoyen lobbyiste qui identifie ses droits. J'invite le citoyen à ne pas lâcher», indique M. El Firdaous par l'occasion. D'après ses dires, la plate-forme qui a, pour l'heure, reçu 80.000 plaintes, peut être dotée de vidéos et de photos pour documenter la requête du citoyen. «A son tour, l'Etat doit devenir intelligent», enchaîne-t-il.