Bien que souvent tabou, le tatouage fait partie des héritages culturels marocains. C'est à travers une exposition originale que la Fondation Bellarj, fondée par Susanna Biedermann, que cette part de la culture marocaine est mise en avant. Ayant pour titre «Femme Gravée», l'exposition a été inaugurée le 16 décembre 2017 pour s'étaler jusqu'au 31 octobre 2018. Cette exposition explore la tradition du tatouage, un très ancien rite préislamique, principalement associé à la culture amazighe, dont la fonction s'avère tout autant ornementale que prophylactique, identitaire et médicinale. Une pratique qui est en péril, car proscrite par l'Islam, mais aussi l'évolution de la société marocaine. Ce sont cinq jeunes artistes maghrébins qui ont travaillé sur ce patrimoine controversé et l'ont interrogé, chacun avec son medium, son approche, son regard, pour lui éviter une amnésie fatale. Participent à cette exposition les trois grands noms Moulay Youssef El Kahfai, Noureddine Tilsaghani et Wassim Ghozlani. Ils seront accompagnés lors de leur résidence de création à Dar Bellarj de deux jeunes lauréats de l'Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech, à savoir Maha Mouidine (graphiste) et Marouane Bahrar (photographe). En complément de l'exposition, des rencontres, des conférences, des ateliers avec des artistes et des artisans, des projections de films en présence des réalisateurs permettent de poursuivre la mission de la fondation Dar Bellarj consistant à valoriser les patrimoines marocains par le regard et le geste d'artistes contemporains.