Une campagne nationale de dépistage a lieu du 27 novembre au 27 décembre Le Maroc célèbre le 1er décembre la journée mondiale de lutte contre le sida sous le thème «Droit à la santé». Le ministère de la santé, en collaboration avec le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a organisé mardi 28 novembre à Rabat, une rencontre où ont été présentées les principales réalisations menées jusqu'à présent et les perspectives pour les années à venir. Selon le ministère de la santé, le nombre de personnes vivant avec le VIH est estimé à 22.000 à fin 2016. Seulement 63% connaissent leur statut sérologique. Quant au nombre des nouvelles infections, celles-ci étaient estimées à 1.000 en 2016, avec une diminution de 44% depuis l'année 2004 (1.800). Toujours selon les données du ministère, le Maroc enregistre une faible séroprévalence du VIH qui ne dépasse pas les 0,1%. Notons que la prévalence du VIH est estimée à 1,3% chez les prostituées, 4,3% chez les homosexuels et 8% chez les personnes qui s'injectent des drogues. Dans certaines villes, cette prévalence dépasse les 5%. C'est notamment le cas à Marrakech où la prévalence du VIH est de 5,7% parmi les homosexuels. A Nador et à Tétouan, celle-ci est respectivement de 13,2 et 7,1% parmi les usagers de drogue. Il faut aussi relever que 67% des nouvelles infections se produisent parmi cette population qui est de loin la plus exposée au VIH. Autre taux alarmant à signaler: 70% des femmes sont infectées par leurs conjoints. A fin juin 2015, le nombre total cumulatif de cas de VIH/sida notifiés s'élevait à 13.332. Trois régions concentrent plus de 50% des cas notifiés du VIH (Souss-Massa, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi). Plus de 11.000 personnes bénéficient d'un traitement antirétroviral Des avancées importantes ont été réalisées dans le dépistage et l'accès aux soins. Les programmes de prévention ont été étendus pour couvrir 160.960 personnes parmi les plus exposées aux risques d'infection en 2016. Au premier semestre 2017, 123.388 personnes ont été couvertes. L'offre de dépistage a été élargie à 1.200 centres de santé et d'ONG. Le nombre de personnes testées pour le VIH a été multiplié par 3 en passant de 218.951 en 2012 à 605.746 en 2016 dont 154.416 femmes enceintes en consultation prénatale et 16.030 patients tuberculeux. Il faut aussi relever que, le nombre de personnes bénéficiant gratuitement d'un traitement antirétroviral (ARV) a presque triplé, en passant de 4.047 en 2011 à 11.246 à fin juin 2017 ; alors que cette proportion n'est que de 24% dans la région Mena. Le taux de couverture des femmes enceintes séropositives par un traitement préventif est passé de 33% en 2011 à 62% en 2016, dépassant largement le pourcentage observé dans la région MENA qui est de moins de 20% Lancement d'une campagne nationale En marge de cet évènement, une campagne nationale de dépistage du VIH a été lancée. Celle-ci qui a lieu du 27 novembre au 27 décembre est destinée à promouvoir le test du VIH et augmenter la proportion des personnes qui vivent avec le VIH à connaître leur statut. Signalons à ce sujet que le ministère de la santé espère renforcer davantage le dépistage pour passer de 63% des personnes atteintes du VIH qui connaissent leur statut sérologique en 2016 à 90% en 2020. Il est aussi question d'améliorer l'accès au traitement ARV pour atteindre 90% en 2020 . Le ministère compte aussi réduire les nouvelles infections du VIH de 1000 en 2016 à 500 en 2020 et atteindre zéro discrimination au VIH en 2020. Partenariat avec le CNDH Une stratégie spécifique sur les droits humains liés au VIH 2013- 2017 a été élaborée et mise en œuvre depuis 2013, en partenariat avec le CNDH. Comme l'a souligné Abdelkader Amara, ministre de la santé par intérim, lors de cette rencontre «cette stratégie vise à réduire les obstacles à l'accès aux services de soins liés à la stigmatisation et à la discrimination dont sont victimes des personnes vivant avec le VIH et les populations vulnérables à cette infection». Ainsi, plusieurs réalisations ont été concrétisées avec l'institution d'un comité national de coordination intersectoriel, la réalisation de plusieurs campagnes médiatiques de sensibilisation du grand public et des professionnels de santé, le renforcement des capacités des intervenants en matière de lutte contre la stigmatisation et la discrimination dans les milieux de soins et les milieux communautaires ainsi que la conduite d'une étude stigma index pour le monitoring du phénomène de la stigmatisation dans notre société.