L'élaboration d'un nouveau plan stratégique national 2017-2021 pour accélérer la riposte au sida s'avère nécessaire dans le cadre des perspectives post-2015 conçues par le ministère de la Santé visant à lutter contre cette épidémie. L'élaboration de ce plan doit s'effectuer en cohérence avec la stratégie de l'ONUSIDA 2016- 2021 portant sur l'accélération de la riposte mondiale au VIH/sida en 2020 et mettre fin à l'épidémie en 2030, ainsi qu'avec l'atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), selon des données rendues publiques, lundi, par le ministère de la Santé. Il va sans dire que la lutte contre le VIH/sida s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle de Santé pour la période 2012-2016, notamment de l'action 63 consistant à renforcer la gouvernance et la gestion de la riposte au VIH-Sida et aux IST à l'échelle nationale et décentralisée. Le Plan stratégique national de lutte contre le VIH/sida (2012-2016) s'articule autour de trois axes d'intervention principaux, qui sont : la prévention, la prise en charge et appui aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et la gouvernance et la gestion de la riposte, note la même source. Certes, des progrès importants ont été atteints en termes de prévention et d'accès des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) aux soins, grâce aux efforts déployés par le ministère de la Santé et ses partenaires des Départements gouvernementaux et de la société civile. Cependant, poursuit le document, le recours au dépistage reste faible, selon les dernières estimations, d'autant que 65 pc des PVVIH ignorent leur statut sérologique et la couverture par le traitement ARV atteint seulement 25 pc des personnes diagnostiquées. Parmi les interventions phares à mettre sur pied, fait observer la même source, il y a lieu de citer la création de nouveaux services de prise en charge dans les différentes provinces, l'amélioration de la qualité des prestations et du système de logistique des médicaments, la mise en œuvre d'une stratégie de dépistage avec extension, ciblage et diversification de l'offre de tests y compris le dépistage communautaire et l'intégration du dépistage des femmes enceintes dans le cadre du paquet de services de la consultation prénatale pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Il s'agit également du renforcement des programmes de prévention auprès des populations les plus exposées aux risques d'infection ou vulnérables dans les sites de concentration et de forte prévalence, de la mise en place de stratégies spécifiques de prévention et d'accès aux services ciblant les adolescents et les jeunes les plus vulnérables et de la mise en œuvre de la stratégie droits humains et VIH, le respect de genre, pour réduire la stigmatisation avec l'implication du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH). Selon le document, l'on table également sur le renforcement du partenariat avec la société civile et le système communautaire, la mise en œuvre d'une approche villes pour mobiliser les mairies et conseils régionaux en lien avec le processus de la régionalisation et l'augmentation et la diversification des ressources nationales pour assurer la pérennité des programmes notamment pour le traitement ARV. Le ministère de la Santé fait savoir, par ailleurs, que l'offre de dépistage a été élargi à 834 centres de santé et le nombre de personnes testées pour le VIH a été multiplié par 10 entre 2011 et 2014 pour atteindre 628.959, dont 135.650 femmes enceintes et 15265 tuberculeux. Selon la même source, les PVVIH sont dépistées à un stade précoce (VIH), la proportion de personnes dépistées à un stade asymptomatique a augmenté de 33 pc en 2010 à 60 pc en 2014. Le Programme national de lutte contre le sida a été le premier programme à intégrer une approche basée sur les droits de l'homme et le genre pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination et réduire les obstacles à l'accès aux services, fait noter le ministère, ajoutant que le programme national de lutte contre le sida est un modèle en matière de collaboration multisectorielle et de partenariat avec la société civile qui mobilise 10 ONG nationales et près de 200 ONG locales. Par ailleurs, des défis doivent être relevé afin de freiner cette épidémie, notamment l'extension de l'offre de dépistage dans les structures de soins et communautaires pour réduire le pourcentage de 60 pc des PVVIH ignorant leur statut sérologique (65 pc), l'extension de la couverture des populations clés et vulnérables en matière de prévention (comprenant le dépistage) particulièrement dans les régions les plus touchées par le VIH, la généralisation des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) et l'intégration du dépistage VIH des femmes enceintes dans toutes les structures de soins. La 6ème campagne nationale de dépistage Sida-2015, organisée du 30 novembre au 11 décembre prochain en collaboration avec les associations de la société civile et les ONG, s'inscrit dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida placée cette année sous le thème "Combattre le VIH/Sida dans le cadre du développement durable". Cette campagne, qui vise à réaliser 140.000 dépistages ciblant 60.000 jeunes et 35.000 femmes enceintes, est assurée par les centres de santé et des unités mobiles. Plus de 1.000 médecins, infirmiers et professionnels de santé sont mobilisés afin de réussir cette opération. Pour rappel, la lutte contre le VIH constitue désormais une priorité des Objectifs du Développement Durable à l'échelle mondiale, avec un but ultime de mettre fin à l'épidémie du sida d'ici 2030.