Renforcer le Plan stratégique national de lutte contre le SIDA Pour assurer à la riposte au VIH/Sida toute l'efficacité requise, il est nécessaire de renforcer le Plan stratégique national (PSN) de lutte contre le sida (2012-2016) par la mise en œuvre d'une stratégie nationale en matière de droits humains et VIH, selon le Conseil national des droits de l'homme. Dans une note de cadrage débattu lors d'un atelier, réuni mercredi à Rabat à l'initiative du CNDH dans le cadre de d'élaboration de la stratégie nationale en matière des droits humains et le sida, le Conseil note que cette stratégie doit avoir pour objectifs la réduction de la discrimination et de la stigmatisation omniprésentes à l'encontre des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et des populations clés plus exposées aux risques d'infection VIH (PPER). Cette stratégie nationale doit viser aussi à renforcer la protection juridique des droits humains en lien avec le VIH, accroître les capacités des ONG à promouvoir les droits humains en lien avec le VIH et assurer la coordination, le suivi et l'évaluation des initiatives en matière de droits liés au VIH. Revenant sur la situation des droits humains dans le contexte du VIH, le document souligne que les personnes vivant avec le VIH et certains populations vulnérables (les condamnés par la loi, les femmes professionnelles du sexe, les homosexuels et les usagers de drogues injectables) ainsi que les migrants en situation irrégulière font l'objet de nombreuses discriminations et ont beaucoup de difficultés à faire valoir leur droit à la santé ou d'accès aux services de santé pour des raisons différentes. Ces discriminations sont souvent commises par le personnel de la santé, médical et paramédical, dans différents lieux de soins. Dans le but de mettre fin à ces discriminations et comportements forts préjudiciables aux programmes de lutte contre le SIDA au Maroc, le CNDH estime nécessaire l'élaboration de cette nouvelle stratégie nationale dans le cadre de la mise en œuvre du PSN (2012-2016), lequel a pour objectifs majeurs de concrétiser l'accès universel aux services de prévention, de soins et d'appui en matière de VIH pour converger vers la vision de l'ONUSIDA «zéro nouvelle infection, zéro infection, zéro discrimination et zéro décès liés au sida». Les trois principaux objectifs du PSN visent la réduction des nouvelles infections de 50% d'ici 2016, la réduction de la mortalité des PVVIH de 60% et l'optimisation à tous les niveaux de la gouvernance et gestion de riposte nationale. Cet atelier de deux jours est organisé en partenariat avec le Programme de lutte contre le sida (PNLS) du ministère de la Santé, et avec l'appui du Programme d'appui du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et de l'ONUSIDA. Depuis la première notification en 1986, rappelle-t-on, le nombre de cas de VIH/sida déclarés a atteint 7360 à la fin de 2012 dont 4566 au stade sida-maladie et 2794 porteurs asymptomatiques du VIH. Les femmes représentent 50% des cas notifiés. Selon le ministère de la Santé, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) serait de 29.000 à fin 2011, dont près de 80 % ne connaissent par leur statut sérologique. Prennent part à cet atelier une soixantaine de participants représentant les différents partenaires nationaux et internationaux concernés, notamment le ministère de la Santé, les secteurs gouvernementaux concernés, les ONG à thématique VIH/sida, les Organisations des droits de l'Homme et autres droits catégoriels, les agences des Nations Unies, et le Conseil national de l'ordre des médecins.