Dans une lettre adressée aux professionnels des médias, le ministre de la Communication s'engage à mettre en place une politique marquée par l'ouverture. Ce document ne précise pas, par contre, les mesures concrètes pour stimuler le secteur de l'information et de la communication. Contrairement à ses prédécesseurs, Nabil Benabdellah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement cherche à imposer rapidement son style et sa méthode dans la gestion de ce département. Du moins, vis-à-vis de l'extérieur. Depuis sa nomination à ce poste, l'homme, reconnu pour son ouverture, cherche à instaurer une nouvelle tradition privilégiant le dialogue et la concertation avec les acteurs du secteur. Le ministre multiplie d'ailleurs les sorties publiques pour mettre en avant la politique de l'Exécutif dans le domaine de l'information et de la communication. Un secteur qui fait l'objet d'ailleurs de toutes les convoitises compte tenu de son caractère stratégique. Certains opérateurs financiers de la place se sont déjà préparés à l'ouverture du paysage audiovisuel en créant des entités juridiques dans l'attente de sa libéralisation effective. Cela ne peut se faire en l'absence d'un cadre global qui fixe la responsabilité de chaque acteur. C'est dans ce contexte qu'intervient la lettre adressée par M. Benabdellah aux professionnels des médias en fin de semaine. Le ministre s'engage à mettre en œuvre « une politique marquée par l'efficience et l'ouverture, une politique plus attentive aux préoccupations des citoyens ». Il indique que le gouvernement a décidé « à la lumière des orientations royales d'adopter une stratégie efficiente, ouverte et plus proche des citoyens de façon à les motiver et favoriser leur participation consciente et efficace au processus du développement ». La lettre met l'accent aussi sur la volonté du département de la Communication de veiller égard à ce que le secteur de l'information reste un espace ouvert à la liberté d'expression, respectueux de la déontologie de la profession, et bâti sur deux pôles à savoir la liberté et la responsabilité. L'objectif étant de promouvoir la pratique médiatique, peut-on lire dans le document. La lettre de Benabdellah ne précise pas pour autant les mesures concrètes qui seront prises pour stimuler le secteur de l'information et de la communication. En effet, si le projet de réforme de l'audiovisuel a franchi une étape décisive, plusieurs opérateurs attendent impatiemment l'application du Dahir portant sur la fin du monopole de l'Etat en matière de radio-diffusion. Concrètement, les professionnels s'interrogent sur les critères qui seront adoptés pour autoriser les investisseurs à créer de nouvelles chaînes de radio et de télévision. Ils font ainsi référence aux dispositions prévues dans le cahier de charges. Sur ce sujet, c'est le black-out qui prime. Autant de questions légitimes qui restent sans réponses pour le moment. Il faudra donc attendre la création effective de la Haute Instance de la Communication Audiovisuelle pour avoir une idée claire. En principe, cette institution, doit veiller au respect de l'impartialité, de la neutralité et de l'autorité morale dans la gestion du secteur audiovisuel aussi bien public que privé. Elle aura la lourde tâche de garantir son indépendance à l'égard entre autres du gouvernement intérêts financiers particuliers. Parmi les attributions stratégiques confiées à cette haute autorité, figure l'élaboration des cahiers de charges pour la création et l'exploitation d'une radio ou d'une télévision. Notons que ces cahiers des charges sont d'une importance extrême dans la mesure où ils fixent, en l'absence d'une législation ou d'une réglementation générale, les règles concernant, entre autres la publicité. Les cahiers de charges précisent les sanctions à l'encontre des opérateurs qui n'ont pas honoré pas leurs engagements. Ces sanctions infligées par la haute autorité, sauf lorsque celles-ci relèvent de l'autorité judiciaire répressive, en application des lois générales ou d'une autorité gouvernementale en application d'une loi. Tout un chantier sur lequel le gouvernement Jettou est très attendu.