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Le regard du professeur (19)
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 04 - 12 - 2002

«Un demi-siècle dans les arcanes de la politique» est le livre du professeur et ancien Conseiller royal, Abdelhadi Boutaleb. L'auteur évoque, dans cet épisode, la rencontre se S.M. Hassan II avec Shimon Pères et les tentatives de rapprochement arabo-israélien.
Hatim Betioui :Qu'avez-vous retenu de la rencontre d'Ifrane ?
Abdelhadi Boutaleb : À l'issue de la rencontre d'Ifrane, le Roi Hassan II s'est adressé au peuple marocain dans un discours où il a dit : «J'ai rencontré Shimon Peres et nous avons discuté, dans le cadre du plan du Sommet de Fès, considérant que rien ne m'empêchait de le rencontrer, car la Ligue arabe n'a jamais, depuis sa formation et jusqu'à ce jour, adopté une résolution interdisant le contact entre un responsable arabe et un responsable israélien ».
Il a ajouté : «Je ne l'ai pas rencontré en secret comme certains l'ont fait», faisant allusion aux nouvelles qui filtraient de temps en temps concernant des contacts arabo-israéliens à différents niveaux, et parfois au plus haut niveau.
Il a poursuivi en disant : «J'ai agi en toute liberté, je n'ai absolument pas pensé que ma liberté était une liberté conditionnelle ou que j'avais besoin de demander la permission des dirigeants arabes, avec mon respect pour eux tous, tant que je ne nuis pas à leurs intérêts directs ou indirects, tant que je demeure de leur côté, et tant que le Maroc reste membre à part entière de la Ligue arabe, respectant sa charte et observant les engagements pris».
Permettez-moi de vous faire part des informations dont je dispose alors sur la question: le Roi Hassan II avait des raisons pour décider de répondre à la proposition de Shimon Peres de le rencontrer. Parmi ces raisons, il y avait la condition préalable qu'il a posée à son visiteur de ne pas tenir avec lui des négociations, car il n'était pas habilité à négocier les droits d'autrui, et Peres a compris cela et l'a accepté. Il y avait aussi le fait qu'il voulait amener les dirigeants arabes à tenir rapidement la réunion au sommet, qui n'avait pas pu être organisée jusque là, ne fût-ce que pour s'informer des résultats de ses contacts avec le responsable israélien. En outre, il cherchait, à travers la rencontre –qui a de nouveau focalisé l'attention du monde sur le problème du Moyen-Orient – à créer une dynamique ouverte en faveur du règlement, ce qui aurait un effet de surprise susceptible de déclencher un contre-choc dans les esprits dont le torpeur a fait oublier non seulement le plan de Fès, mais tout le problème des Arabes et de la Palestine. En d'autres termes, comme l'a dit Hassan II dans un conférence de presse :» Cette rencontre n'affaiblit pas la position arabe. Au contraire, elle est de nature à la renforcer, car il est à craindre que le plan de Fès, s'il n'est pas réactivé, devienne un simple document à verser dans les archives de l'histoire.»
Et quelle a été la réponse de Sadate ?
Ayant bien compris la situation, il me dit : « De toute façon, j'ai pris mes responsabilités et je suis capable de les assumer seul, quel qu'en soit le prix. Je pense que c'est la seule manière d'agir. Si les Arabes décident à la Conférence de Baghdad de rejeter l'accord de Camp David ou de boycotter l'Egypte, ils auront perdu l'occasion propice de régler le problème du conflit arabo-israélien ».
Comment expliquez-vous l'ardeur avec laquelle le Roi cherchait à nouer les contacts entre les Arabes et les Israéliens, plus particulièrement l'Egypte et Israël, alors qu'en même temps il adoptait la position dont vous avez fait part au Président Sadate ? Etait-ce le résultat d'une pression donnée ?
Je voudrais revenir à la Conférence arabe au Sommet qui s'était tenue à Rabat après la Conférence islamique au Sommet qui s'était réunie dans la même ville. J'y avais assisté en occupant le siège du Maroc en ma qualité de ministre des Affaires étrangères (ainsi que je vous ai en parlé.) Hassan II, Président du Sommet, avait déclaré aux dirigeants arabes dans une séance à huis clos : «Je suis un homme qui n'agit pas en cachette. Je veux vous informer que je reçois de temps à autre des signaux de certains Juifs d'Israël qui penchent pour la paix avec les Arabes (et non du gouvernement israélien.) Ils me demandent d'intervenir pour qu'une solution soit trouvée au problème. Je suis en contact avec ce courant favorable à la paix par l'intermédiaire de canaux non officiels (j'avais compris que c'étaient les canaux des Renseignements marocains). Cependant, je suis disposé à faire cesser ces contacts si vous me le demandez. Si, en revanche , vous y voyez une utilité, je vous prie de me faire connaître votre avis en toute franchise. » Personne ne s'est opposé à la déclaration du Roi. A ce moment-là, il a décidé de poursuivre ses tentatives de rapprochement des parties en conflit, dans le respect des résolutions arabes.


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