Le financement de la dernière tranche est bouclé C'est en hélicoptère que Jean-Yves Le Drian, ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, a survolé le grand chantier de la Ligne à grande vitesse (LGV) marocain. Un vol rapide certes, mais coordonné avec la célérité du premier TGV marocain reliant Casablanca-Tanger et qui était en essai dynamique lundi 9 octobre 2017. Cette visite aérienne du projet de la LGV a été une occasion de mesurer de près l'accélération de certains travaux menés en coordination avec la France et qui, selon le ministre français, «illustrent la réussite exemplaire d'un partenariat intelligent et offensif entre les entreprises des deux pays». C'est ce dont s'est réjoui M. Le Drian lors du point de presse qu'il a tenu avec son homologue marocain Nasser Bourita. Bien que diverses thématiques aient été abordées, la LGV s'est invitée avec force lors de cette rencontre. D'ailleurs ce projet a fait l'objet d'une convention signée le jour même et qui d'après le ministre français «met un terme à un ensemble de paquets de financements traduisant bien l'esprit qui anime les relations maroco-françaises». Jean-Yves Le Drian, qui effectue sa première visite officielle au Maroc sous le titre de ministre des affaires étrangères, a présidé aux côtés de Mohamed Boussaid, ministre de l'économie et des finances, la cérémonie de signature du dernier prêt qui finalisera définitivement la Ligne à grande vitesse. En effet, l'Agence française de développement (AFD) a octroyé, lundi, au Maroc un prêt de 80 millions d'euros. Un financement qui concernera la dernière tranche de ce projet ferroviaire de grande envergure ayant «généré un léger surcoût». Selon M. Boussaid, la contribution de l'Agence française de développement s'élève dans ce sens à plus de 300 millions d'euros. Sachant qu'un premier financement d'un montant de 220 millions d'euros a été accordé à ce propos à l'Office national des chemins de fer en 2011 pour la réalisation de cet équipement à forte valeur ajoutée. La France y participe également à plus d'un milliard d'euros, soit plus de la moitié du financement dudit projet dont la concrétisation s'inscrit dans une approche économique innovante. La finalité étant de créer des pôles régionaux de développement via une liaison rapide entre la métropole casablancaise et le nouveau pôle économique de Tanger. En s'exprimant à cette occasion, Jean-Yves Le Drian a indiqué qu'au-delà du financement accordé, la réussite de ce projet, modèle phare de la coopération Maroc-France, résulte de la confiance partagée entre les deux pays. Un partenariat qui, selon le ministre français, devrait se poursuivre et ce en identifiant de nouveaux axes qui pourront renforcer cette coopération bilatérale et ce dans différents domaines. Du côté de l'Office national des chemins de fer, principal opérateur de ce projet, les travaux vont bon train. Mohammed Rabie Khlie, directeur général de l'Office, indique dans ce sens que le projet de la Ligne à grande vitesse est sur la bonne voie. Une bonne partie des travaux est achevée, notamment celle liée à l'infrastructure, les rails et câbles électriques. Le directeur général de l'Office national des chemins de fer précise par ailleurs que l'ensemble des travaux, y compris ceux de la signalisation, sera achevé d'ici fin 2017. De même des tests relatifs au système seront menés durant les quatre premiers mois de l'année 2018 afin de préparer l'homologation de la Ligne à grande vitesse. Notons que des essais se tiennent régulièrement. Ils se font actuellement sur 110 kilomètres avec un objectif d'atteindre la vitesse de 320 kilomètres, heure d'ici la fin de semaine. Le Drian s'exprime autour du Sahara, Afrique, radicalisme... Les questions régionales et internationales ont été à l'ordre du jour de la visite officielle de Jean-Yves Le Drian. Lors de son point de presse avec le ministre des affaires étrangères Nasser Bouritta, M. Le Drian a dévoilé les visions partagées avec le Maroc, notamment sur les questions relatives au Sahara marocain, la sécurité, l'immigration et le développement africain. S'agissant du Sahara, le ministre français a indiqué que la France considère que le plan d'autonomie initié par le Maroc est une bonne base de négociation et qui peut servir d'opportunité pour le secrétaire général des Nations Unies afin de prendre les initiatives nécessaires à ce propos. En ce qui concerne l'Afrique, les deux ministres ont fait preuve d'une convergence de vision et d'actions, celle de faire de l'Afrique une opportunité de développement aussi bien au niveau continental qu'au niveau européen. Le Maroc et la France capitalisent ainsi sur leurs historiques respectifs dans la région pour propulser un nouvel élan à ce continent d'« avenir » et de renforcer sa stabilité. En termes de sécurité, les deux pays œuvrent de concert pour lutter contre le radicalisme, notamment en agissant sur l'encadrement religieux et les problématiques liées à l'immigration. L'approche adoptée dans ce sens se veut globale basée sur la confiance, la transparence et les principes que partagent les deux pays. Rappelons que les échanges tenus entre Nasser Bourita et son homologue français ont permis d'identifier les moyens de rendre les échéances fixées entre les deux gouvernements en tant qu'éléments d'impulsion de la coopération Maroc-France et les articuler autour d'objectifs concrets.