Issam Laâfissi a été sacré champion du monde WAKO lors des derniers championnats de thaï-boxing. Sacré quatre fois champion du Maroc, ce jeune sportif déplore le manque de moyens dont souffre la discipline, où les combats se font de plus en plus rares. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : le titre de champion du monde WAKO a-t-il été difficile à obtenir ? Issam Laâfissi : Oui. C'est un titre qui s'est beaucoup fait attendre. J'ai signé en Ukraine ma troisième participation dans un championnat du monde affilié à l'association WAKO. La première fois, je me suis classé 4ème. Un classement que j'ai réussi à améliorer lors de ma seconde participation puisque j'ai pris la 3ème place. Le titre mondial était donc mon objectif numéro un cette année. C'était d'autant plus réalisable à mes yeux que j'ai déjà été sacré champion du monde en thaï-boxing, mais WKA cette fois-ci. C'était en 2001 en Thaïlande. Atteindre cet objectif était-il facile? Pas du tout. La première difficulté qui s'est posée est relative à la nature même de la manifestation. Ce championnat du monde WAKO a connu la participation de 36 pays, présents en Ukraine avec leurs meilleurs éléments qui visaient la même chose, s'illustrer sur la scène internationale et décrocher le titre de champion du monde. Les plus redoutables étaient les sélections de l'Europe de l'Est. Dans ma catégorie (-54kg), leur domination est encore plus importante. Je redoutais surtout un adversaire Belorusse, professionnel en Thaïlande et champion d'Europe. Mais heureusement pour moi, il a été éliminé de la finale par mon adversaire. Maintenant que votre titre mondial en thaï-boxing est en poche, quels sont vos projets ? Un autre titre de champion du monde, mais en savate cette fois-ci. J'ai pu atteindre la finale suite au forfait déclaré par le Camerounais contre qui je devais jouer la demi-finale. La date à laquelle aura lieu le combat final n'a pas encore été fixée par la fédération internationale. Elle aura lieu soit le 13 novembre prochain, soit le 12 décembre à Paris. La première date, initialement prévue, est peu probable puisqu'elle coïncide avec le mois de Ramadan. Je ne sais donc pas si l'instance internationale reportera la finale du championnat du monde d'un mois, ou si elle maintiendra la date déjà fixée. En tout cas, je m'y consacre totalement depuis mon retour d'Ukraine. Avec le mois de Ramadan, comment allez-vous programmer vos entraînements ? Le mois de Ramadan ne pose aucun problème. Au contraire, c'est un mois que j'aime beaucoup, non seulement par sa portée religieuse, mais également d'un point de vue sportif. S'entraîner le ventre léger m'est très agréable. Pour ce mois-ci, je n'ai pas encore eu connaissance de mon programme d'entraînement parce que mon entraîneur se trouve actuellement en France. En attendant, je maintiens mon rythme habituel, avec des entraînements en matinée et des footings comme à mon accoutumée. Vous vous intéressez aux compétitions internationales beaucoup plus qu'aux manifestations nationales, pourquoi ? Vous savez, j'ai un très bon palmarès national. J'ai été sacré champion du Maroc en thaï-boxing à quatre reprises et j'ai décroché le titre national en kick-boxing une seule fois. Pas plus tard que cette année, j'ai remporté le championnat des champions, un titre que se disputent les champions du Maroc de plusieurs disciplines de combats, et qui a été créé cette année même. L'intérêt que je porte aux manifestations internationales est motivé par ma volonté de montrer au monde entier ce dont les combattants marocains sont capables. Comment évaluez-vous le niveau du thaï-boxing et du kick-boxing au Maroc ? Vous savez, notre pays dispose de grandes potentialités capables de briller à l'échelle internationale. Il faut juste mettre à leur disposition les moyens à même de les faire progresser. Ces disciplines souffrent beaucoup de l'absence des sponsors, une absence qui se traduit par la rareté des combats. Le niveau atteint par quelques pays arabes, le Qatar par exemple, en est la preuve.